Dans un élan d’autopromotion mal déguisé, le ministre de l’Hydraulique, Taha Derba, a paradé au barrage Bouhanifia de Mascara pour lancer une campagne nationale de réparation des fuites d’eau, une initiative qui sent le déjà-vu et le rafistolage temporaire. Avec une escouade de plus de vingt unités de l’Algérienne des Eaux, on nous vend une réduction des pertes et un approvisionnement en eau digne d’un conte utopique, mais sans calendrier clair ni preuves de faisabilité.
Escorté par le wali de Mascara, Derba s’est offert une visite guidée du barrage, agrémentée d’une présentation soporifique sur des projets hydrauliques locaux – assainissement, recyclage des eaux usées – qui semblent plus théoriques que concrets.
Son discours, saupoudré d’injonctions à moderniser l’irrigation et à traquer les branchements illégaux, peine à masquer l’absence de stratégie robuste.
L’annonce de 4 millions de mètres cubes d’eau supplémentaires, ajoutés aux 6 millions initiaux, ressemble à un chiffre jeté pour impressionner, sans garantie d’impact réel pour les agriculteurs. Quant à l’éloge de Mascara comme championne du traitement des eaux usées, il sonne comme une médaille autoproclamée, bien pratique pour détourner l’attention des carences structurelles. Cette opération sent l’enfumage médiatique plus que la réforme durable.
