Malgré les annonces rassurantes de Messaoud Bendridi, directeur général des productions agricoles, les mesures affichées pour garantir une offre abondante durant Ramadhan semblent plus symboliques que réellement transformatrices. L’État se targue d’avoir coordonné divers ministères pour approvisionner les minoteries, laiteries et points de vente, et d’avoir augmenté les stocks de semoule, lait en poudre, viandes et légumes.
Cependant, cette gestion centralisée soulève plusieurs questions. La surabondance affichée dans les centres urbains ne garantit pas une distribution équitable vers les zones rurales souvent négligées. Par ailleurs, l’accent mis sur l’importation de produits comme la viande et le lait en poudre masque un déficit de production locale réellement durable. La forte intervention étatique risque de masquer des dysfonctionnements structurels persistants : une filière agricole fragilisée par des infrastructures insuffisantes, une logistique toujours sujette à des lenteurs bureaucratiques et une dépendance aux importations qui pourrait s’avérer coûteuse à long terme.
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