L’annonce de l’importation d’un million de têtes ovines pour l’Aïd est présentée comme une solution pour faire baisser les prix et soulager les consommateurs. Pourtant, cette mesure relève davantage d’un pansement sur une plaie béante que d’une véritable réforme du secteur.
L’élevage ovin en Algérie traverse une crise structurelle profonde, marquée par la dégradation des pâturages, la sécheresse et un manque de soutien efficace aux éleveurs. Plutôt que de s’attaquer aux causes réelles de cette crise, les autorités optent pour une solution de facilité : inonder le marché de bétail importé, sans se soucier des conséquences à long terme.
Les prix de la viande rouge ne baisseront pas durablement tant que l’État ne mettra pas en place des politiques agricoles cohérentes et adaptées aux réalités du terrain. Les éleveurs, étranglés par la hausse du coût des aliments et l’absence de soutien logistique, se retrouvent contraints de vendre leurs brebis reproductrices, compromettant ainsi l’avenir du cheptel national.
Autre point problématique : la dépendance croissante aux importations. Le texte évoque la possibilité de se tourner vers le Mali et le Niger pour un approvisionnement régulier. Une stratégie qui, si elle n’est pas accompagnée d’une refonte complète du secteur, risque de condamner définitivement l’élevage national, transformant l’Algérie en simple consommatrice de viande importée.
Plutôt que de se réjouir d’une mesure temporaire, il est urgent de repenser le modèle de production local. Sans une vraie réforme de la filière, l’Algérie continuera d’importer son propre échec.
