La défaite décevante et la pâle performance de l’équipe algérienne au CHAN 2024 ne sont pas le fruit du hasard. La débâcle humiliante de l’Algérie n’est pas une simple contre-performance : c’est un désastre assumé, un miroir impitoyable des errements stratégiques de la Fédération Algérienne de Football (FAF) et de son sélectionneur, Madjid Bougherra. Entre incompétence flagrante et absence criante de vision, ce fiasco expose un amateurisme qui coûte cher, très cher, à l’Algérie.
Quand la CAF a lancé une invitation tardive pour le CHAN 2024, l’Algérie a foncé tête baissée, là où des nations comme l’Égypte ou la Tunisie ont eu la clairvoyance de dire non. Ce choix aberrant a englouti des sommes colossales pour un résultat pathétique : une prestation indigne, incapable de rivaliser avec un Soudan pourtant loin d’être un cador. La FAF n’a pas seulement dilapidé des ressources, elle a aussi sabordé le classement FIFA de l’Algérie, ternissant un peu plus son image sur la scène continentale.
Pire encore, la gestion sportive de Bougherra est un naufrage. Plutôt que de miser sur une équipe olympique (U23) pour préparer l’avenir et dynamiser le vivier de talents, le sélectionneur a aligné des joueurs expérimentés, usés, sacrifiant la relève sur l’autel de l’immobilisme. Cette approche désastreuse a condamné l’Algérie à une performance insipide, ridiculisée par des adversaires modestes. Où est la vision ? Où est l’ambition ? Nulle part.
Le CHAN 2024 laisse un goût amer et des cicatrices profondes. Financièrement, l’Algérie a jeté l’argent par les fenêtres pour une aventure sans gloire. Sportivement, la chute au classement FIFA est un camouflet qui fragilise encore davantage le football national. Ce tournoi n’était pas une opportunité, mais un piège dans lequel la FAF s’est précipitée avec une naïveté confondante.
Ce désastre doit servir de leçon. Et ne doit pas être interprétée comme un simple accident. Elle est le reflet d’une absence de vision stratégique, d’un amateurisme chronique et d’un manque d’investissement dans la relève. La FAF est désormais face à un électrochoc nécessaire : repenser ses choix, investir dans les jeunes, rationaliser les participations internationales et adopter une planification à long terme.