En ce début d’année 2020, un des sujets dont on parle beaucoup sur les réseaux sociaux est la situation entre l’Iran et les États-Unis et la possibilité d’un affrontement direct entre les deux pays. Un grand nombre d’internautes parlent même d’une éventuelle 3e Guerre Mondiale.
En tout cas, nous n’en sommes pas encore là, mais on peut quand même se demander ce qui arriverait en cas de guerre nucléaire. Par exemple, comment pourrions-nous nous nourrir après que les récoltes et le bétail aient été détruits ? Lorsqu’on lui pose cette question, David Denkenberger, un ingénieur en mécanique à l’Université de l’Alaska, utilise souvent l’exemple des éruptions volcaniques pour faire comprendre aux gens ce qu’est un hiver nucléaire.
Denkenberger dirige l’organisation à but non lucratif ALLFED ou Alliance to Feed the Earth in Disasters qui fait des recherches sur les moyens de protéger les réserves de nourriture en cas de catastrophe planétaire.
Selon lui, en cas d’hiver nucléaire, la meilleure solution pour un régime alimentaire durable serait de consommer des champignons, des algues et aussi le sucre recueilli à partir des feuilles des arbres.
Les algues et les champignons à la rescousse
Si l’éventualité d’une guerre nucléaire effraie autant, c’est autant pour le potentiel destructeur d’un tel événement que pour les conséquences qu’il pourrait avoir sur notre habitat.
En effet, des frappes nucléaires multiples ne se contenteraient pas de détruire les zones visées. Elles auraient également pour effet de projeter dans le ciel un volume important de cendres, un volume suffisant pour empêcher les rayons du soleil de passer.
Un tel événement serait tout à fait en mesure de provoquer une baisse globale de la température à la surface du globe, avec toutes les conséquences que cela aurait : disparition du bétail, destruction des cultures. Un changement climatique instantané, donc.
Denkenberger explique cependant qu’il y a tout de même des moyens de s’alimenter même si le sol est brûlé et qu’un froid hivernal s’installe. D’après lui, si l’hiver nucléaire détruit des trillions d’arbres, les champignons pourront toujours se nourrir de la matière morte et ainsi créer une source de nourriture régénérative qui pourrait nourrir le monde pendant environ trois ans.
Les champignons n’utilisent effectivement pas la photosynthèse et peuvent ainsi survivre avec peu de lumière.
Une autre solution, d’après Denkenberger, est de consommer des algues. Ces dernières tolèrent également un bas niveau de lumière et peuvent se développer très rapidement. De plus, lors d’un hiver nucléaire, les océans se refroidiraient moins rapidement que la terre et garderaient ainsi un peu de chaleur.
Varier les sources d’alimentation autant que possible
Denkenberger a cependant indiqué que les humains ne pouvaient pas se contenter d’un seul type d’aliment, ou même de deux, mais doivent aussi consommer les nutriments nécessaires afin d’éloigner les maladies.
Il a ainsi établi un régime alimentaire qui pourrait suffire en cas de catastrophe nucléaire. Celui-ci est composé de viande, de poisson, d’œufs, de champignons et de sucre, accompagnés de pissenlit et de thé fait à partir d’aiguilles d’arbres qui contiennent de la vitamine C. Les bactéries naturelles serviraient quant à elles de source de vitamine E.
Le scientifique propose aussi des solutions technologiques qui pourraient produire des protéines à partir des gaz naturels présents dans l’atmosphère. Des entreprises au Danemark et aux États-Unis sont déjà actuellement en train d’utiliser ce processus pour produire de la nourriture pour les poissons et pour le bétail. En cas de catastrophe, ce serait également un moyen pour nourrir les humains.
D’un point de vue théorique, on pourrait penser que l’on a déjà les solutions pour survivre à un hiver nucléaire, en tout cas du point de vue de la nourriture. Toutefois, dans le cas d’une guerre nucléaire réelle, la réalité sera sûrement mille fois pire. La meilleure solution serait évidemment de ne pas utiliser d’armes nucléaires du tout.