Oumuamua a créé un précédent. Pour la première fois de l’histoire astronomique, nous avons en effet été en mesure de détecter et de suivre un objet interstellaire, et donc un objet venant d’un autre système que le nôtre. Ce qui n’a d’ailleurs pas manqué de donner vie à bon nombre de théories dignes des plus grandes oeuvres de science-fiction
Et maintenant ? Beaucoup d’astronomes estiment que ces objets sont plus communs que nous ne le pensons
Et certains d’entre eux pensent même qu’il suffirait de surveiller continuellement la Lune pour détecter les prochains voyageurs interstellaires.
Surveiller la Lune pour repérer les astéroïdes interstellaires
Amir Siraj et Abraham Loeb, deux chercheurs travaillant pour la prestigieuse université Harvard, ont en effet signé une étude commune dans laquelle ils affirment en substance que des objets interstellaires ont pu entrer en collision à plusieurs reprises avec notre satellite au cours de ces derniers millénaires.
Étudier et surveiller les impacts lunaires pourrait donc être un bon moyen d’identifier ces astéroïdes venus de loin.
En effet, cette étude succède en réalité à une autre étude dans laquelle les chercheurs suggéraient que les astéroïdes interstellaires étaient sans doute plus courants que nous ne le pensions. En réalité, l’étude en question avançait même que des centaines d’objets de ce type pouvaient potentiellement se cacher dans notre système.
Seul problème, à l’heure actuelle, nos instruments ne sont pas suffisamment précis pour suivre les corps les plus compacts. Et de toute manière, la plupart de ces objets doivent logiquement finir leur course dans notre étoile compte tenu de son influence gravitationnelle.
Compte tenu de ces limitations, Amir Siraj et Abraham Loeb ont donc cherché un autre moyen de suivre ces corps et ils en sont venus à la conclusion qu’il était plus pertinent d’étudier leurs potentiels impacts que leurs déplacements.
Étudier les voyageurs interstellaires pour mieux comprendre les autres systèmes
Or justement, en s’appuyant sur leurs précédents travaux, les deux chercheurs ont réussi à déterminer la fréquence à laquelle ces corps seraient potentiellement en mesure de frapper la surface lunaire.
Pourquoi la Lune ? La raison est assez simple. À l’heure actuelle, notre satellite est l’objet le plus proche de notre planète, ce qui en fait le terrain d’observation idéal. En conséquence, il est plus facile d’étudier les impacts lunaires que ceux des autres corps du système.
Toutefois, une observation ponctuelle ne suffit pas. Les deux chercheurs estiment que pour obtenir des résultats pertinents, il faudra mettre en place un système de surveillance capable de fonctionner en temps réel, et ce sur une longue période. Siraj et Loeb pensent du coup qu’un tel dispositif nécessiterait de créer un télescope spatial et de le placer dans l’orbite de notre satellite naturel.
Ensuite, pour faire la différence entre les objets venant de notre système et les visiteurs interstellaires, il « suffirait » de calculer la vitesse tridimensionnelle de tous les objets frappant la surface lunaire.
Mais quel serait l’intérêt scientifique d’une telle opération ? Il est simple en réalité. Etudier des astéroïdes interstellaires est le meilleur moyen de collecter des données sur les systèmes stellaires situés autour du nôtre.