La Sardaigne en Italie et Okinawa au Japon sont considérées comme étant des zones bleues grâce au nombre très élevé de supercentenaires qui y vivent, c’est-à-dire les habitants qui ont plus de 110 ans.
Si l’on s’est toujours demandé quel était le secret d’une longue vie, des chercheurs ont mené leur enquête sur le sujet et sont arrivés à la conclusion que beaucoup de supercentenaires ne sont peut-être pas aussi vieux que l’on pensait.
D’après leur étude, les populations vivant dans ces zones ont une espérance de vie plutôt faible alors que cela devrait être le contraire. Dans leurs travaux de recherche, les auteurs ont pris le cas des États-Unis pour essayer d’expliquer ce phénomène. Vers la fin du 19e siècle, les méthodes d’archivage de dossiers et d’enregistrement des naissances étaient encore rudimentaires.
Les résultats de l’étude ont été publiés le 16 juillet dernier dans le journal BioRXiv.
Comparaison par rapport au cas des États-Unis
Vers la fin du 19e siècle, le nombre de supercentenaires était très élevé aux États-Unis. Celui-ci a par la suite diminué de façon progressive alors que l’espérance de vie des citoyens s’améliorait. Selon les analyses, la diminution du nombre de personnes âgées de plus de 110 ans n’avait rien à voir avec l’état de santé de la population, mais résultait plutôt du développement des méthodes et des moyens d’enregistrement des données de naissance.
Les recherches ont ainsi révélé que le nombre de supercentenaires diminuait de 69 à 82 % à chaque fois qu’un État commençait à enregistrer les naissances de façon officielle. Ainsi, parmi 10 Américains supercentenaires, l’on pouvait dire que seules trois ou quatre personnes l’étaient réellement.
Les explications possibles
Tout comme les États-Unis, la Sardaigne et Okinawa présentent également des informations douteuses quant au nombre réel de supercentenaires qui y habitent, notamment parce que le vieillissement de leur population ne correspond pas à celui d’une population en bonne santé. Les chercheurs ont remarqué que le taux d’alphabétisation y était très faible, le taux d’insécurité plutôt élevé et la qualité des soins particulièrement médiocre.
Les auteurs de l’étude pensent ainsi que la fraude pourrait constituer une des raisons principales du grand nombre de supercentenaires dans ces régions. Le cas de Jeanne Calment en est l’exemple parfait. Calment était supposée avoir 122 ans et être la femme la plus âgée au monde. Toutefois, certains pensent que sa fille de 99 ans aurait usurpé son identité pour mettre la main sur sa pension.
D’autre part, une analyse des archives au Japon en 2010 a montré que 238 000 personnes dépassant les 100 ans avaient disparu ou sont mortes. Selon les responsables, soit elles ont quitté le pays après la Seconde Guerre Mondiale, soit elles étaient mortes.
On peut donc en conclure qu’atteindre les 110 ans et plus n’est pas aussi commun que cela dans les régions classées zones bleues.