Le cratère de Siljan, situé en Dalécarlie en Suède, est le plus grand cratère de météorite d’Europe avec ses 52 km de diamètre et fait partie des 15 plus grands cratères connus au monde. Il a été formé il y a 376,8 millions d’années de cela après qu’une météorite soit entrée en collision avec la Terre.
Récemment, des géologues de l’Université de Linnaeus ont mené des études dans le cratère de Siljan qui ont permis de découvrir que celui-ci avait abrité une forme de vie microbienne très ancienne qui a aujourd’hui disparu.
Cette découverte a fait l’objet d’une étude publiée dans la revue Nature Communications.
Des indices d’une activité microbienne
Dans leur étude, les géologues de l’Université de Linnaeus ont indiqué qu’ils avaient effectué des observations poussées sur les roches fracturées du cratère à une profondeur significative pour trouver des éléments qui leur permettraient de prouver leurs hypothèses.
« Nous avons examiné intensivement les roches fracturées dans le cratère et nous avons noté la présence de petits cristaux de carbonate de calcium et de sulfure dans les fissures. Quand nous avons analysé la composition chimique de ces cristaux, il est devenu clair qu’ils ont été formés à l’issue d’une activité microbienne », a déclaré Henrik Drake, le principal auteur de l’étude publiée dans Nature Communications et professeur au sein de l’Université Linnaeus.
Des micro-organismes qui produisent du méthane
Henrik Drake a indiqué que les études qu’il a menées avec son équipe ont permis d’en savoir plus sur cette ancienne forme de vie microbienne. « L’abondance relative de différents isotopes de carbone et de soufre dans ces minéraux nous indique que des micro-organismes qui produisent et consomment du méthane ainsi que des microbes qui transforment le sulfate en sulfure. Ce sont des empreintes digitales isotopiques d’une ancienne forme de vie. »
D’après Nick Roberts, co-auteur de cette étude, le début de cette activité microbienne remonterait à des millions d’années. « Nous avons appliqué de nouvelles techniques de datation radio-isotopique aux minuscules cristaux de calcite qui nous ont permis de déterminer qu’ils se sont formés entre 80 et 22 millions d’années plus tôt. Ceci marque une activité microbienne ancienne dans le cratère et prouve que les microbes ont vécu jusqu’à 300 millions d’années après l’impact. »
Henrik Drake a déclaré que ces résultats confirment le fait que les cratères de ce genre sont « des habitats microbiens favorables sur Terre et peut-être au-delà ».