Tesla se retrouve dans une situation délicate. En effet, le constructeur automobile fait actuellement l’objet d’une enquête de la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), qui est l’agence fédérale américaine en charge de la sécurité routière, après que des clients de Tesla se soient plaints d’une brusque perte d’autonomie de leur véhicule suite à une mise à jour logicielle effectuée par le constructeur au cours de cette année.
La mise en jour en question avait eu lieu en mai 2019. The Verge rapporte que cette actualisation logicielle aurait eu pour objectif d’assurer la sécurité des batteries des véhicules Tesla. En d’autres termes, d’éviter que les batteries n’explosent et créent des incendies. Seulement, Tesla n’est pas très bavard sur les détails de cette mise à jour et certains propriétaires de Model S et de Model X ont constaté que leurs véhicules ont, depuis la mise à jour, considérablement perdu en autonomie.
Les plaignants ont ainsi embauché un avocat pour plaider leur cause. Celui-ci a saisi la NHTSA pour demander d’enquêter sur les tenants et aboutissants de ladite mise à jour afin de déterminer si les véhicules du constructeur sont réellement sécuritaires ou si Tesla cherche à dissimuler une information importante ou, pire, un vice caché.
La NHTSA pourrait demander un rappel si elle découvre une anomalie
L’avocat des plaignants, Edward Chen, a envoyé un courrier au ministère des Transports et à la NHTSA dans lequel il soupçonnait Tesla d’utiliser « des mises à jour logicielles pour masquer et couvrir un problème potentiellement répandu et dangereux concernant les batteries de ses véhicules ».
En conséquence de quoi, en septembre dernier, Edward Chen a envoyé une « requête en manquement » auprès de la NHTSA qui implique que l’agence publique enquête sur ladite mise à jour et détermine si Tesla cachait effectivement un vice qui aurait pu causer des incendies sur ses véhicules.
S’il s’avère que c’est le cas, la NHTSA émettra un rappel pour tous les véhicules affectés par le vice. Dans le cas contraire, l’agence publiera ses conclusions dans le registre fédéral expliquant pourquoi ce rappel n’est pas nécessaire.
Tesla est sur le fil du rasoir
De son côté, Elon Musk avait déjà déclaré en 2016 que la plupart des plaintes en matière de sécurité ne sont que des mensonges destinés à ternir la réputation de l’entreprise. Pour cette fois-ci, le constructeur a expliqué en mai dernier que la mise à jour avait été faite par mesure de précaution suite aux deux incendies survenus en Asie.
Néanmoins, le constructeur a admis que l’actualisation du logiciel pouvait modifier certains paramètres dans le logiciel de gestion de la batterie, notamment au niveau des contrôles thermiques et des contrôles de charge des véhicules. Mais l’entreprise n’a pas jugé utile d’informer ses clients sur une possible baisse d’autonomie.
L’avocat écrit effectivement dans son courrier qu’après avoir mis à jour leurs voitures, la plupart des propriétaires ont rapidement découvert que ces dernières avaient subi une diminution soudaine et considérable de l’autonomie de leur véhicule. En tout cas, il est clair que le rapport du NHTSA, quel qu’il soit, impactera grandement sur l’image de l’entreprise. Affaire à suivre.