L’Algérie, de l’extérieur, ne semble pas être un pays pauvre, avec ses rendements considérables en exportations d’énergie. Mais un grand nombre de ses 40 millions d’habitants ne semblent pas bénéficier de ces luxes relatifs. Dans cet esprit, pourquoi l’Algérie est-elle pauvre?
On estime que plus d’un tiers des Algériens vivent dans la pauvreté, et 10% supplémentaires sont considérés comme vulnérables à tomber dans un tel état, environ 75 pour cent des pauvres vivent dans les zones urbaines, soit dans un emploi informel, soit fortement tributaires de l’agriculture de subsistance pour survivre. Plusieurs raisons ont été suggérées pour expliquer les niveaux de pauvreté signalés à travers le pays, mais il semble qu’aucun problème ne soit la cause principale.
Le chômage est souvent considéré comme la principale raison de la pauvreté en Algérie. Alors que la politique gouvernementale a considérablement réduit les taux de 30% à 10% depuis 2000, cela laisse encore de nombreuses personnes gravement touchées et incapables de gagner un salaire. Les jeunes Algériens sont particulièrement touchés par le chômage, avec entre 25 et 30 pour cent de tous les 16-24 ans incapables de trouver un emploi rémunéré, ce qui devrait être particulièrement troublant à l’avenir. Avec environ 30 pour cent de la population algérienne âgée de moins de 15 ans, ce problème pourrait s’aggraver sans une intervention politique appropriée.
L’Algérie est fortement dépendante de l’énergie, le secteur représentant 95% de toutes les exportations et 60% du budget du gouvernement. En tant que tel, une grande partie des investissements directs étrangers qui entrent dans le pays se concentre sur cette industrie, qui est peu susceptible d’offrir beaucoup de nouveaux emplois ou de petites et moyennes entreprises. L’importance accordée à l’énergie nuit à la capacité du pays de réduire le chômage.
En outre, cette dépendance a laissé le pays ouvert aux fluctuations du marché mondial, conduisant à une crise budgétaire en raison de la baisse mondiale des prix du pétrole. Cela a un impact supplémentaire sur les pauvres algériens, les subventions gouvernementales et les initiatives de protection sociale semblant être affectées par la perte de revenus du secteur.
Une autre réponse à la question Est que le pays souffre d’inégalités sociales importantes. On estime qu’un écart d’environ 28 pour cent existe entre les riches et les pauvres dans le pays, ce qui signifie que les ressources sont moins susceptibles de trouver leur chemin vers ceux qui en ont besoin. Le ralentissement économique actuellement observé dans le pays ne fera qu’aggraver ce problème, ce qui signifie qu’il est probable que l’écart entre les riches et les pauvres continuera de se creuser.
Dans ce contexte plus le bras de fer continu du Pouvoir sur les civils, il y a donc un troisième élément, la pandémie,, l’arrivée providentielle du coronavirus semble avoir donné au régime une occasion unique de justifier une nouvelle pression autoritaire en matière de défense communautaire. Alors que la propagation inquiétante du covid-19 mettait à genoux même les grands de la Terre, les forçant à tourner leur regard vers leurs problèmes internes, le régime algérien se préparait silencieusement à lancer l’attaque décisive. L’interdiction des rassemblements imposée fin mars a en effet été suivie d’une vague d’arrestations arbitraires qui a touché de nombreux membres du mouvement populaire qui réclament une nouvelle société algérienne et rejettent l’injustice social devant les sourds oreilles du régime
Répondre à la question «pourquoi l’Algérie est-elle pauvre?» N’est en aucun cas simple, mais ce qui précède met en évidence plusieurs problèmes qui pourraient chacun être considérés comme faisant partie de la cause. La politique gouvernementale visant à atténuer ces préoccupations pourrait réduire les inégalités et les niveaux de pauvreté dans tout le pays. Cependant, sans un effort concerté de toutes les parties concernées, il est peu probable que la situation s’améliore.