Téhéran commence à enrichir de l’uranium au-delà de la limite autorisée par l’accord de 2015.
« Comme nous l’avions annoncé, l’Iran augmentera son niveau d’enrichissement d’uranium à compter d’aujourd’hui », a déclaré dimanche le vice-ministre iranien des Affaires étrangère Abbas Araghchi, lors d’une conférence de presse à Téhéran. Araghchi a toutefois déclaré que cette mesure ne contrevenait pas au Plan Accord de Vienne sur le nucléaire iranien, l’accord sur le nucléaire signé en 2015 avec les grandes puissances, car les États-Unis l’avaient abandonné unilatéralement l’année dernière. Cependant, cela ne peut qu’exacerber les relations tendues avec les États-Unis qui, avec sa politique de « pression maximale », essaient de forcer la République islamique à signer un pacte encore plus restrictif.
L’annonce iranienne est la dernière infraction de l’accord à l’Iran. En mai dernier, il a accéléré l’enrichissement de l’uranium (un combustible pouvant être utilisé à la fois pour les réacteurs nucléaires et les armes atomiques) et a cessé d’exporter le surplus, ce qui l’a amené à dépasser la limite autorisée par Plan d’action global commun (PAGC). À la demande des États-Unis, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a convoqué l’Iran à une réunion extraordinaire mercredi prochain pour analyser les mesures iraniennes. Araghchi a déclaré que son pays ne reconnaissait plus le concept de P5 + 1, les signataires du pacte étant connus de manière informelle.
Pour sa part, Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), a expliqué que l’Iran enrichira l’uranium au niveau nécessaire pour le réacteur de Téhéran. Cela signifie qu’on passe de 3,67% que le PAGC autorise à 20%.
Araghchi, qui est également un membre important de l’équipe de négociation iranienne, a réitéré la position de son pays de continuer à réduire ses engagements tous les 60 jours, à moins que le reste des signataires (Chine, Russie, Royaume-Uni, France et Allemagne) agissent dans ce sens. À son avis, son pays a donné suffisamment de temps à la diplomatie.
Le président iranien Hasan Rohani a annoncé début mai que son pays avait suspendu certaines des obligations qu’il avait acquises lors de la signature de l’accord et avait fixées un délai de 60 jours, qui expirait samedi, avant de prendre de nouvelles mesures. L’AIEA a confirmé lundi dernier que l’Iran avait dépassé la limite de 300 kilogrammes d’uranium faiblement enrichi que l’accord lui permettait de stocker. La plupart des observateurs ont estimé que le simple fait de dépasser les réserves autorisées ne constituait pas une infraction majeure, mais ils ont mis en garde contre l’adoption de nouvelles mesures.
Depuis lors, le président français Emmanuel Macron a appelé de plus en plus Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, et Mohammed el Baradei, ancien directeur général de l’AIEA, qui, durant son mandat, s’est concentré sur la production d’uranium par l’Iran. La crainte de tous est que, dans le climat de tension actuel avec Washington, une nouvelle étape iranienne déclenche une opération militaire de la Maison Blanche. À la fin du mois de juin, le président américain, Donald Trump, est venu donner l’ordre (interrompu à la dernière minute) de bombarder les installations du garde révolutionnaire iranien après que les troupes iranien aient abattu un drone américain dans le détroit d’Hormuz. L’Iran a démoli un drone Américain RQ-4B c’est ce qui a était publiée sans détails.
Or, la réalité est que le RQ-4B n’est pas un drone l’engin que l’Iran a frappé est une arme secrète d’une valeur de 223 millions de dollars (198 millions d’euros), il vole 33 heures sans interruption et est semi-autonome, c’est-à-dire qu’il dispose d’un système d’intelligence artificielle qui lui permet, dans certaines circonstances, de choisir seul aucune intervention humaine, les chemins et les manœuvres qu’il juge nécessaires.
De plus, comme l’explique l’un des dirigeants d’une compagnie de missiles anti-aériens, « il peut effectuer des virages si serrés et des changements de vitesse soudains qu’ils seraient fatals s’il avait un pilote». Lancer un RQ-4B n’est donc pas facile. C’est aussi un signe que les choses vont sérieusement entre l’Iran et les États-Unis.
Il faut bien dire que, Rohani a fait de l’accord nucléaire l’axe de sa plate-forme électorale en 2013 et en 2017, ce qui lui a valu un large soutien des Iraniens, désireux de mettre fin à l’isolement international de leurs pays. L’idée était qu’en coupant leur programme nucléaire, ils amélioreraient les relations avec les pays occidentaux et, pourtant, l’économie du pays, depuis des décennies a subis une mauvaise gestion et des sanctions. Cependant, la réimposition de ceux-ci l’année dernière, lorsque les États-Unis ont abandonné le pacte, s’est traduite par une inflation de 40% et une dépréciation de près de 60% du Rial. Iranien ce qui peut ruiner ce pays