Mubadala Petroleum, filiale du fonds souverain d’Abou Dhabi, des Émirats arabes unis (EAU) envisage d’acheter des parts dans un champ de gaz naturel israélien pour un montant maximal de 1,1 milliard de dollars, dans le cadre de ce que l’on a appelé le plus grand accord entre Abu Dhabi et Tel Aviv depuis la normalisation de leurs relations.
En particulier, la société émiratie Mubadala Petroleum a signé un protocole d’accord préliminaire et non contraignant, qui prévoit le rachat de la participation de 22% dans la société israélienne Delek Drilling LP dans le champ offshore de Tamar, situé dans la région de la Méditerranée orientale. La nouvelle a été annoncée le 26 avril par Delek elle-même, qui a précisé que l’accord avait une valeur d’environ 1,1 milliard de dollars. Des sources bien informées ont rapporté que, pour le moment, la partie émirienne mène des activités de recherche pour les données et informations relatives à l’objet de la négociation.
Mubadala Petroleum est une filiale de Mubadala Investment Company, un fonds public avec des actifs de 232 milliards de dollars. Le mémorandum annoncé lui permettrait de jouer un rôle dans un gisement, celui de Tamar, situé à 90 km au large de la côte nord d’Israël, et qui, lors de sa découverte en 2009, constituait la plus grande réserve de gaz au monde. À ce jour, les réserves de Tamar sont estimées à 238 milliards de pieds cubes de gaz, tandis que la capacité de production est de 11 milliards de pieds cubes.par an. Raison pour laquelle, le champ est l’un des projets énergétiques clés d’Israël. En parallèle, s’il est effectivement mis en œuvre, l’accord permettrait à Abu Dhabi de jouer un rôle dans la région contestée de la Méditerranée orientale. En fait, Mubadala est déjà active dans la région, détenant une participation de 10% dans le champ gazier égyptien de Zohr.
De son côté, le PDG de Delek a déclaré que l’accord potentiel s’inscrit dans un «alignement stratégique» au Moyen-Orient, dans lequel les ressources en gaz naturel pourraient de plus en plus constituer une «source de coopération». La société israélienne espère être en mesure de conclure l’accord d’ici la fin du mois de mai, mais elle devra d’abord obtenir l’approbation du gouvernement de Tel Aviv. Pour le ministre israélien de l’Énergie, Yuval Steinitz, le mémorandum signé indique le succès des plans dans le secteur du gaz, visant à mettre fin au monopole du secteur. Du côté des Emirats Arabes Unis, Mubadala a déclaré que le mémorandum est en cours de discussion, afin d’évaluer sa conformité avec la stratégie d’entreprise,
Il existe plusieurs accords à caractère économique et commercial, ainsi que dans le domaine de l’énergie, discutés par Israël et les Émirats arabes unis depuis la normalisation de leurs relations. À cet égard, le 20 octobre 2020, la société israélienne de gazoduc Eilat Ashkelon Pipeline Company (EAPC) avait déclaré avoir signé un accord préliminaire pour favoriser le transport de pétrole des Émirats arabes unis vers l’Europe, via un pipeline qui relie la ville d’Elat, sur la mer Rouge, et le port d’Ascalona, situé sur la côte méditerranéenne.