L’Union européenne a récemment fait volte-face sur sa décision de suspendre l’aide au développement destinée aux Palestiniens, après avoir initialement annoncé un gel de tous les paiements, ce qui avait suscité de vives critiques. La Commission européenne a déclaré qu’elle réexaminerait les paiements pour s’assurer de leur utilisation appropriée, sans fournir d’explication pour ce changement de cap.
Un bref communiqué de la Commission européenne publié lundi a précisé qu’il n’y aurait finalement aucune suspension des paiements, contredisant ainsi la déclaration antérieure du commissaire européen chargé du voisinage et de l’élargissement, Oliver Varhelyi, qui avait annoncé la suspension immédiate de tous les paiements du programme de développement en faveur des Palestiniens, entraînant la mise en attente de tous les projets et propositions budgétaires.
Cette annonce de Varhelyi a pris de court plusieurs États membres, dont l’Espagne, l’Irlande et le Luxembourg, qui ont exprimé leur désaccord et leur critique envers l’UE, l’accusant de punir l’ensemble des Palestiniens en réponse à une attaque du Hamas ayant entraîné la mort de centaines d’Israéliens et suscité une condamnation internationale. L’UE a souligné qu’elle n’envoyait pas d’aide, directe ou indirecte, au Hamas, ce qui a soulevé des interrogations quant à l’objectif réel de ces réductions d’aide. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a contacté Oliver Varhelyi pour exprimer son désaccord avec cette décision unilatérale. Le ministère irlandais des Affaires étrangères a également affirmé qu’il n’y avait aucune base légale pour une telle décision unilatérale d’un commissaire individuel et qu’ils ne soutenaient pas la suspension de l’aide. De même, le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a fait part de son opposition à la suspension de l’aide.
L’attaque du Hamas contre le sud d’Israël a entraîné la mort d’au moins 800 personnes et la blessure de milliers d’autres, marquant l’attaque la plus meurtrière de ce genre depuis plusieurs décennies. Le groupe palestinien a également pris plus de 100 otages lors de l’assaut de samedi, incluant une attaque contre un festival de musique israélien, où plus de 260 corps ont été récupérés par les services de secours israéliens.
D’autre part, plus de 500 Palestiniens ont été tués dans les attaques aériennes israéliennes sur Gaza depuis samedi, et des milliers d’autres ont été blessés. Certains raids aériens ont touché des immeubles résidentiels et des mosquées, forçant des dizaines de milliers d’habitants palestiniens à fuir leurs maisons pour chercher refuge dans les écoles gérées par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
Israël a averti qu’il mènerait une attaque majeure contre le Hamas à Gaza, une enclave densément peuplée abritant 2,3 millions de Palestiniens, et le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a ordonné un « siège complet » de Gaza, coupant l’accès à la nourriture, à l’électricité, à l’eau et au carburant.