Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé à la mobilisation de soldats de réserve en vue d’une opération militaire terrestre à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. L’Égypte a menacé de suspendre le traité de paix avec Israël en cas de réalisation de cette opération. Les tensions internationales s’intensifient, avec des avertissements saoudiens, américains, français, britanniques, et néerlandais, et une menace égyptienne. Selon la presse israélienne, Netanyahu a demandé samedi au chef d’état-major de l’armée d’occupation, Herzi Halevy, de mobiliser des soldats de réserve pour lancer une opération militaire à Rafah.
La chaîne privée israélienne 13 a également indiqué que Netanyahu avait demandé à Halevy de remobiliser les forces de réserve démobilisées, en prévision d’une éventuelle opération de l’armée israélienne à Rafah.
De son côté, un haut responsable israélien a déclaré sur la même chaîne que « l’opération à Rafah approche ». Les estimations internationales indiquent qu’il y a entre 1,2 et 1,4 millions de Palestiniens à Rafah après que l’armée d’occupation ait forcé des centaines de milliers de Palestiniens du nord de la bande de Gaza à fuir vers le sud.
Israël a commencé à lancer des frappes aériennes sur Rafah, qui ont fait des morts et des blessés. Vendredi dernier, Netanyahu a ordonné à l’armée de préparer un « plan d’évacuation » des civils de Rafah, alors que la communauté internationale craint de plus en plus une éventuelle attaque contre la ville située à la frontière avec l’Égypte.
En réaction à l’opération prévue, le ministère saoudien des Affaires étrangères a mis en garde samedi dans un communiqué « des répercussions extrêmement dangereuses de l’assaut et du ciblage de la ville de Rafah ».
Elle a estimé que « cette violation continue du droit international et du droit international humanitaire confirme la nécessité de convoquer d’urgence le Conseil de sécurité de l’ONU pour empêcher Israël de provoquer une catastrophe humanitaire imminente dont tous ceux qui soutiennent l’agression portent la responsabilité ».
De son côté, le Département d’État américain a averti cette semaine que « mener une opération similaire maintenant (à Rafah), sans planification et sans réflexion, dans une zone habitée par un million d’habitants serait un désastre ».
Dans une rare critique implicite d’Israël, le président américain Joe Biden a déclaré cette semaine que « la réponse à Gaza est excessive », soulignant qu’il avait fait des efforts depuis le début de la guerre pour réduire son impact sur les civils.
À son tour, le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Ségornet a souligné que « même si le choc israélien était réel » après le 7 octobre dernier, « la situation à Gaza est injustifiée ».
Quant au ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron, il a déclaré sur la plateforme X : « Nous sommes profondément préoccupés par la possibilité de lancer une attaque militaire contre Rafah ».
Le ministre néerlandais des Affaires étrangères a également déclaré : « La situation dans la région de Rafah est très préoccupante et nous ne voyons aucun résultat des opérations là-bas sans une plus grande catastrophe humanitaire. »