La police indienne a fait usage de gaz lacrymogènes alors que des milliers d’agriculteurs ont convergé vers New Delhi après l’échec des négociations avec le gouvernement. Les forces de sécurité ont tenté de disperser les manifestants près d’Ambala, situé à environ 200 kilomètres au nord de la capitale, en érigeant des barrières de fil de fer barbelé, des pointes et des blocs de ciment aux points d’entrée de New Delhi. Les agriculteurs réclament un soutien accru, des prix garantis pour leurs produits, l’annulation des prêts et d’autres concessions. Les négociations entre les dirigeants syndicaux et les ministres du gouvernement n’ont pas abouti à un consensus sur ces revendications.
Sarwan Singh Pandher, leader d’un groupe d’agriculteurs, a déclaré aux médias après l’échec des pourparlers : « Nous ne voulons briser aucune barricade. Nous voulons une résolution de nos problèmes par le dialogue. Mais s’ils [le gouvernement] ne font rien, que ferons-nous ? C’est notre contrainte. »
Les médias indiens ont montré des colonnes de centaines de tracteurs se dirigeant vers la capitale depuis les États voisins du Pendjab, de l’Haryana et de l’Uttar Pradesh. La menace de nouvelles manifestations survient à la veille des élections nationales prévues en avril, les agriculteurs représentant une force politique significative en Inde. Environ deux tiers de la population dépendent de l’agriculture, ce secteur contribuant à près d’un cinquième du PIB du pays.
Cette marche vers Delhi, baptisée « Chalo Delhi », rappelle les manifestations de 2021 lorsque les agriculteurs avaient défié les barricades et défilé dans la ville le jour de la République. Cette manifestation faisait partie d’une protestation d’un an contre une réforme agricole contestée, constituant jusqu’à présent le plus grand défi pour le gouvernement de Narendra Modi, au pouvoir depuis 2014. La pression avait alors conduit à l’abrogation de trois lois controversées, mais les problèmes persistants n’ont pas été résolus lors des réunions ultérieures entre les agriculteurs et les responsables gouvernementaux. Des milliers d’agriculteurs indiens se suicident chaque année en raison de la pauvreté, de la dette et des conséquences des conditions météorologiques irrégulières liées au changement climatique.