Quatre soldats arméniens ont été tués et un cinquième blessé lors d’un nouvel affrontement à la frontière azerbaïdjanaise, marquant la première flambée de violence depuis le début des négociations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan pour un accord de paix. L’Arménie affirme que cette escalade est le résultat des actions provocatrices de l’Azerbaïdjan, tandis que ce dernier a déclaré avoir détruit un poste de combat arménien en représailles à un incident antérieur.
L’Azerbaïdjan a repris le contrôle de la région du Haut-Karabakh l’année dernière, détenue par des Arméniens depuis des décennies. L’Arménie accuse maintenant son voisin d’aggraver délibérément les tensions. L’attaque a eu lieu dans la province arménienne de Syunik, dans le sud-est de l’Arménie, et survient quelques jours après la réélection du président azerbaïdjanais Ilham Aliyev pour un cinquième mandat. Certains commentateurs locaux craignent que cette victoire ne conduise à de nouvelles actions militaires pour étendre le territoire azerbaïdjanais.
Le ministère de la Défense azerbaïdjanais a justifié son attaque en affirmant qu’elle faisait suite à une blessure subie par un soldat azerbaïdjanais quelques jours plus tôt. Cependant, l’Arménie a nié un autre incident frontalier mentionné par l’Azerbaïdjan, soulignant des divergences d’informations.
La Russie a exhorté les deux parties à faire preuve de retenue, alors que des soldats de la paix russes sont stationnés au Karabakh jusqu’à l’année prochaine. L’Arménie, ayant échoué à empêcher la reconquête azerbaïdjanaise, a récemment exprimé son désir de diversifier ses alliances, éloignant son ancien allié russe au profit de la France et de l’Inde comme principaux fournisseurs d’armes.
Cependant, la supression de l’influence russe s’annonce complexe, car de nombreuses infrastructures arméniennes, y compris les chemins de fer, le gaz et l’électricité, sont sous contrôle russe. De plus, l’Arménie fait partie des blocs militaire et politique dirigés par la Russie. Les changements constitutionnels exigés par l’Azerbaïdjan dans le cadre de l’accord de paix proposé soulèvent également des tensions, notamment la suppression des références à l’unification avec le Haut-Karabakh.
Enfin, des commentateurs pro-gouvernementaux en Azerbaïdjan attribuent la flambée de violence aux voix de l’opposition arménienne plutôt qu’au Premier ministre Nikol Pashinyan, suggérant qu’elles pourraient influencer certaines sections des forces armées arméniennes.