Une cour spéciale en Égypte a prononcé la peine de mort à l’encontre de Mohamed Badii, le guide suprême des Frères musulmans, ainsi que de sept autres dirigeants pour leur implication présumée dans l’organisation d’actes de violence qualifiés de « terroristes » lors d’un sit-in au Caire en 2013. Cette décision, rendue par la « première chambre terrorisme » du tribunal criminel de la sécurité de l’État, concerne également Mahmoud Ezzat, Mohamed El-Beltagy, Amr Zaki, Osama Yassin, Safwat Hegazi, Assem Abdel Maged et Mohammed Abdel Maqsoud, impliqués dans ce que les médias ont appelé « les événements de la plateforme ».
Les accusations portées en septembre 2021 contre ces individus comprennent la création d’une organisation illégale visant à subvertir les lois, à entraver le fonctionnement des institutions étatiques, à porter atteinte à l’unité nationale et à la paix sociale. Ces condamnations s’inscrivent dans le cadre d’une répression généralisée contre les Frères musulmans, à la suite du sit-in de Rabaa Al-Adawiya qui a entraîné la mort de plus d’un millier de leurs membres après le renversement de Mohamed Morsi par l’armée.
Bien que des condamnations à mort aient déjà été prononcées contre Badii et d’autres figures du mouvement, certaines ont été annulées et aucune n’a encore été exécutée. La Fraternité musulmane critique ces jugements comme étant « vindicatifs et injustes », dépourvus de toute crédibilité et intégrité, et appelle à une intervention internationale pour empêcher leur mise en œuvre. La communauté internationale des droits de l’homme condamne ces sentences, accusant la justice égyptienne, classée 135e sur 140 dans l’indice de l’état de droit du Projet Justice mondiale, de cibler les opposants politiques, les activistes et les journalistes.