D’après une information de Reuters, l’Algérie aurait mis en garde Naturgy (anciennement Gas Natural) contre l’annulation de ses livraisons si la société espagnole du secteur de l’énergie cédait ses actions à la société TAQA d’Abou Dhabi (Émirats arabes unis).
Bien que Reuters n’ait pas précisé le nom de l’acheteur potentiel des actions de Naturgy, la holding TAQA d’Abou Dhabi a annoncé le mois dernier qu’elle était en pourparlers avec les trois principaux actionnaires de Naturgy.
Si ces discussions débouchent sur un accord, les Émiratis lanceront une offre publique d’achat (OPA) sur la plus grande société de gaz naturel d’Espagne. Cette éventualité a incité Alger à formuler la menace de suspendre ses livraisons de gaz à Naturgy, en raison des tensions récentes entre l’Algérie et les Émirats arabes unis.
Il est important de noter que Naturgy détient une participation dans un gazoduc crucial reliant l’Espagne à l’Algérie, ainsi que des contrats significatifs avec le groupe Sonatrach, qui fournit du gaz à l’Espagne par le biais de ce gazoduc.
Un porte-parole de Naturgy a déclaré à Reuters que la société avait des contrats d’approvisionnement « take or pay » avec l’Algérie jusqu’en 2032 et a nié toute implication dans des négociations concernant son actionnariat. De son côté, le ministère espagnol de l’Énergie n’a pas souhaité commenter cette affaire.
Cependant, le mois dernier, TAQA a annoncé qu’elle était en pourparlers avec les sociétés de capital-investissement CVC et GIP, détenant chacune plus de 20 % de Naturgy, en vue de racheter leurs parts. La holding d’Abou Dhabi a également informé qu’elle négociait avec le principal actionnaire de Naturgy, Criteria, détenteur d’une participation de 26,7 %, en vue d’un possible partenariat.
Selon les données de l’opérateur de réseau gazier espagnol, Enagas, l’Algérie a été le premier fournisseur de gaz de l’Espagne au cours des trois premiers mois de l’année 2024, représentant environ un tiers des importations totales de gaz de la péninsule ibérique.