Le gouvernement militaire dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré prolonge son mandat à la tête du Burkina Faso pour une période de cinq ans supplémentaires, selon une charte adoptée lors de consultations nationales.
Le colonel Moussa Diallo, président du comité d’organisation de ces consultations, a déclaré que la transition serait prolongée de 60 mois à partir du 2 juillet 2024. De plus, le président Traoré sera autorisé à se présenter aux élections présidentielles, législatives et municipales qui seront organisées pour mettre fin à cette transition.
Ces consultations, auxquelles ont participé des représentants de la société civile, des forces de défense et de sécurité ainsi que des députés de l’assemblée de transition, ont vu la majorité des partis politiques traditionnels boycotter l’événement.
La nouvelle charte, signée par le capitaine Traoré, supprime les quotas attribués aux partis politiques pour les postes de députés à l’assemblée législative de transition, mettant en avant le « patriotisme » comme critère pour occuper des postes dans cette assemblée ou dans le gouvernement.
Le Burkina Faso, confronté à des violences jihadistes persistantes ayant entraîné la mort de milliers de personnes au cours de la dernière décennie, a été le théâtre de deux coups d’État militaires en 2022. Le premier, en janvier, a porté au pouvoir le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, avant d’être lui-même renversé en septembre de la même année par le capitaine Traoré.
Initialement prévue pour une période de 21 mois, la transition devait prendre fin le 1er juillet 2024, mais compte tenu du contexte sécuritaire instable dans le pays, le capitaine Traoré a exprimé à plusieurs reprises les difficultés d’organiser des élections dans les délais impartis.