Le 17 septembre 2024, des tensions politiques en Bolivie ont éclaté en violence alors que des milliers de partisans de l’ancien président Evo Morales ont entrepris une marche antigouvernementale. Baptisée « Marche pour sauver la Bolivie », cette démonstration a vu des manifestants parcourir 190 kilomètres depuis Caracollo jusqu’à La Paz, pour exprimer leur soutien à Morales et défier l’administration du président Luis Arce.
La marche, qui avait commencé dans le calme, a rapidement dégénéré lorsque des contre-manifestants, armés de bombes lacrymogènes, de pierres et de pétards, ont tenté de bloquer le passage des manifestants pro-Morales. Ces derniers ont répondu par des jets de pierres et des affrontements directs, certains brûlant une effigie géante de Morales.
Les violences ont entraîné 13 blessés, dont trois policiers. Les accusations fusent des deux côtés : Morales accuse le gouvernement d’Arce d’avoir infiltré des policiers en civil pour provoquer les troubles, tandis que l’administration en place dénonce la manifestation comme une tentative de coup d’État. La police a été accusée de passivité, tandis que Morales a affirmé que les droits de l’homme étaient bafoués sous le régime actuel.
L’affrontement illustre une intensification dramatique de la crise politique en Bolivie. Les tensions entre Morales et Arce, exacerbées par la crise économique et des accusations de corruption, risquent de provoquer une fracture encore plus profonde au sein du MAS, le parti au pouvoir. Morales, qui espère se présenter aux élections de 2025 malgré une décision de la Cour constitutionnelle l’en disqualifiant, continue de galvaniser ses partisans contre un Arce qui peine à répondre aux défis économiques et politiques du pays.
Cette escalade marque une nouvelle phase de l’instabilité en Bolivie, où les divisions internes menacent de déstabiliser davantage la démocratie et de compromettre les perspectives économiques de la nation.