Le Sri Lanka s’apprête à voir une victoire retentissante du camp présidentiel aux législatives, selon les résultats partiels publiés vendredi 15 novembre. La coalition menée par Anura Kumara Dissanayake, premier président de gauche du pays élu en septembre, recueille 63 % des voix, d’après les données de la commission électorale portant sur plus de la moitié des suffrages.
Dirigée par le Front de Libération du Peuple (JVP) d’inspiration marxiste, la coalition du National People’s Power (NPP) est largement en tête dans la majorité des circonscriptions. Lors du précédent parlement, elle ne détenait que trois sièges sur les 225 disponibles, un changement qui reflète le soutien populaire envers le programme réformiste de M. Dissanayake, centré sur la lutte contre la corruption et la réduction des taxes sur les produits essentiels.
Élu à la tête d’un pays en crise, Anura Kumara Dissanayake a promis de tourner la page d’une des pires récessions économiques de l’histoire sri-lankaise. Lors du scrutin, il a réitéré sa volonté d’obtenir un mandat clair afin de pouvoir mener les réformes nécessaires pour redresser le pays. « Cette élection est cruciale et marquera un tournant pour le Sri Lanka », a-t-il déclaré en votant à Colombo.
La journée de vote anticipée, surveillée par 80 000 policiers, s’est déroulée sans incidents majeurs, un contraste avec les troubles sociaux qui ont marqué les précédentes années. Le dépouillement des votes des 17 millions d’électeurs a commencé jeudi, immédiatement après la fermeture des bureaux.
Avec une opposition divisée et désorganisée, le NPP a su convaincre, allant même jusqu’à apaiser les milieux d’affaires, autrefois sceptiques. Bien que le parti conserve le symbole du marteau et de la faucille, M. Dissanayake a rassuré le secteur économique en affirmant son engagement envers l’accord de 2023 avec le FMI, destiné à stabiliser l’économie après son effondrement en 2022. Cet accord avait été signé par son prédécesseur, Ranil Wickremesinghe, qui avait imposé des mesures d’austérité sévères en échange d’une aide de 2,9 milliards de dollars du FMI.
Bien que M. Dissanayake ait accepté de maintenir cet accord, il a exprimé son souhait de renégocier certaines clauses pour alléger le fardeau sur les Sri-Lankais. Le FMI a accepté d’ouvrir des discussions sur les ajustements possibles, tout en soulignant la nécessité de protéger les efforts de redressement déjà engagés.
En cas de victoire confirmée, cette large majorité pourrait donner à M. Dissanayake l’élan politique pour poursuivre son programme réformiste dans un pays ébranlé par les crises économiques et sociales.