Le président chilien Gabriel Boric est au cœur d’une polémique après le dépôt d’une plainte pour harcèlement sexuel, visant des faits présumés remontant à 2013. Selon la plainte, déposée par une femme auprès du parquet de Magallanes, région d’origine du président, Boric est accusé de harcèlement et de diffusion de documents privés. Les accusations, qui datent de l’époque où Boric avait 27 ans et venait de terminer ses études de droit, sont fermement rejetées par le président, qui nie « catégoriquement » les faits allégués.
Le procureur général de la région de Magallanes, Cristián Crisosto, a confirmé qu’une enquête pénale avait été ouverte suite à ces allégations. Cependant, en raison de l’immunité spéciale dont bénéficie Gabriel Boric en tant que président, aucune enquête ne pourra être menée à son encontre avant la fin de son mandat en 2026, à moins qu’une procédure spéciale visant à lever cette immunité ne soit entamée.
Dans un communiqué, l’avocat du président, Me Jonatan Valenzuela, a qualifié cette plainte de « sans fondement » et a soutenu que Boric était lui-même la victime, précisant qu’il aurait reçu des courriels non sollicités et explicites en 2023, qu’il considère comme du harcèlement.
La défense de Gabriel Boric insiste sur le fait que le président n’a eu aucune relation avec la plaignante et qu’aucune communication n’a eu lieu entre eux depuis 2014. Cette affaire rappelle une accusation similaire portée contre Boric en pleine campagne présidentielle en 2021, accusation qu’il avait alors également niée.
Le dépôt de cette plainte survient dans un contexte déjà sensible, après des accusations de viol contre Manuel Monsalve, sous-secrétaire d’État au ministère de l’Intérieur, qui ont conduit à sa démission et à son arrestation mi-novembre.
Cette nouvelle plainte soulève des questions sur la relation entre la politique chilienne et les accusations de violences sexuelles. Alors que Boric continue de nier les faits, l’opposition appelle à une plus grande transparence et à des mesures concrètes contre les abus de pouvoir.
Le président chilien se trouve ainsi au centre d’un débat sur la responsabilité et la transparence des autorités, dans un contexte où il a lui-même affirmé, après l’arrestation de Monsalve, que « personne n’est au-dessus de la loi ».