Après une baisse marquée, les prix du pétrole semblent s’être stabilisés sur les marchés asiatiques ce mardi. Le Brent, référence mondiale, a enregistré une légère hausse de 0,4 % à 73,02 dollars le baril, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain a légèrement reculé à 69,02 dollars le baril. Cette dynamique fait suite à l’annonce d’un cessez-le-feu entre le Liban et Israël, perçue comme un facteur apaisant pour les risques d’approvisionnement pétrolier au Moyen-Orient.
D’après Priyanka Sachdeva, analyste chez Philip Nova, « la réaction des marchés au cessez-le-feu a été exagérée. Bien que la nouvelle ait temporairement réduit les inquiétudes, les récents conflits n’ont pas entraîné de perturbations majeures des flux pétroliers ». Elle ajoute que cette volatilité souligne une faiblesse structurelle de la demande mondiale, exacerbée par les incertitudes géopolitiques.
En parallèle, les hostilités entre la Russie et l’Ukraine s’intensifient, notamment avec l’autorisation par les États-Unis de frappes ukrainiennes en territoire russe. Ces développements alimentent les craintes d’un impact indirect sur les marchés énergétiques, bien que l’approvisionnement n’ait pas été directement affecté jusqu’à présent.
Par ailleurs, l’OPEP+ pourrait maintenir ses réductions actuelles de production lors de sa prochaine réunion, a indiqué Parviz Shahbazov, ministre de l’Énergie d’Azerbaïdjan. Cette décision reflèterait les préoccupations persistantes concernant une demande toujours en berne.
Donald Trump, pour sa part, a annoncé l’imposition imminente de droits de douane de 25 % sur les importations du Mexique et du Canada. Si cette mesure inclut le pétrole brut, cela pourrait bouleverser les flux commerciaux, notamment entre les États-Unis et le Canada, qui exporte près de quatre millions de barils par jour vers son voisin du sud.
Les analystes observent attentivement l’impact des politiques américaines visant à renforcer la production intérieure de pétrole, ayant déjà permis de compenser des interruptions causées par des crises géopolitiques. Cependant, la combinaison d’une demande mondiale faible, de tensions internationales et de décisions stratégiques comme celles de l’OPEP+ laisse entrevoir un marché toujours marqué par une forte volatilité à court terme.
Cette instabilité illustre à quel point les fluctuations des prix pétroliers restent étroitement liées aux aléas géopolitiques, mais également aux signaux économiques globaux, nécessitant une vigilance accrue des acteurs du marché.