En ce début mars 2025, le Japon est confronté à l’incendie le plus dévastateur qu’il ait connu en trois décennies, dans le nord-est du pays. Dans la région d’Iwate, des feux de forêt d’une intensité exceptionnelle ravagent le paysage depuis mercredi, réduisant en cendres 1 200 hectares de terres boisées, endommageant plus de 80 bâtiments et forçant l’évacuation de plus d’un millier d’habitants.
Samedi, les autorités ont déployé des moyens considérables pour tenter de contenir la catastrophe. Des images diffusées par la chaîne publique NHK montraient des hélicoptères bombardiers d’eau survolant les montagnes embrasées près d’Ofunato, dans la préfecture d’Iwate. Les panaches de fumée s’élevant dans le ciel et les lueurs rougeoyantes des flammes témoignent de la violence de cet incendie, contre lequel luttent 1 700 pompiers mobilisés à travers le pays. « Nous faisons tout notre possible pour protéger les vies et les biens », a assuré un responsable local. Les équipes au sol, appuyées par des moyens aériens, affrontent un feu attisé par des vents violents, rendant sa maîtrise extrêmement difficile.
Pour l’heure, l’origine de l’incendie reste inconnue. Les hypothèses incluent une cause humaine accidentelle – comme une négligence liée à une activité agricole ou un feu mal éteint – ou un phénomène naturel, tel qu’un éclair ou une étincelle provoquée par le frottement de branches dans un environnement sec. Une chose est sûre : les conditions météorologiques ont amplifié la propagation des flammes. « Les vents violents ont nourri l’incendie, le rendant presque indomptable », a expliqué M. Fuchigami, responsable de la gestion de crise dans la région.
Cet incendie s’inscrit dans un contexte mondial préoccupant. Les phénomènes météorologiques extrêmes – vagues de chaleur, sécheresses, tempêtes – se multiplient, et le Japon n’y échappe pas. L’année 2024, la plus chaude jamais enregistrée dans l’archipel selon l’Agence météorologique japonaise (JMA), a fragilisé les forêts, souvent composées de conifères et de broussailles hautement inflammables. Depuis des années, les experts appellent à repenser les stratégies de prévention et de gestion des incendies face à cette nouvelle réalité climatique.
« Nous devons revoir notre approche », souligne Hiroshi Tanaka, spécialiste des risques naturels à l’Université de Tokyo, interrogé par l’AFP. « Les feux de forêt ne sont plus un simple problème saisonnier, mais le symptôme d’un déséquilibre environnemental plus profond. Il est urgent d’investir dans des technologies de détection précoce, de renforcer les coupe-feu naturels et de sensibiliser les populations. »
Face à l’urgence, le gouvernement japonais a promis une aide rapide aux sinistrés et une meilleure coordination entre les agences. Des renforts en pompiers et en équipements affluent vers Iwate, tandis que les habitants, soutenus par des associations locales, tentent de se relever. Mais alors que les flammes continuent de menacer, une question persiste : jusqu’où cette catastrophe s’étendra-t-elle avant d’être maîtrisée ?