Alors que les autorités affirment une réduction du gaspillage alimentaire en Algérie et une tendance à l’adoption de comportements plus écoresponsables, une réalité bien plus sombre émerge sur le terrain : de nombreux Algériens n’ont tout simplement pas assez à manger. La baisse des quantités de déchets et la diminution du gaspillage de pain, revendiquées par la Directrice générale de l’Agence nationale des déchets (AND), ne sont que des aspects superficielles de la situation. En réalité, de nombreuses familles souffrent de pénuries alimentaires, incapables de subvenir à leurs besoins quotidiens en raison des prix exorbitants et de l’inflation qui étouffe leur pouvoir d’achat.
En effet, cette soi-disant « réduction du gaspillage » pourrait bien être le symptôme d’une crise bien plus grave : une frange importante de la population ne trouve même plus ce qu’il faut mettre sur la table. Les chiffres avancés par l’AND, notamment ceux relatifs à la consommation moyenne de 8 kg de produits alimentaires par famille, semblent ignorer le fait que de nombreuses familles doivent rationner leurs repas ou renoncer à certains produits de base.
Les efforts de sensibilisation en matière d’éco-gestes sont certes louables, mais ils passent à côté de l’urgence sociale vécue par de nombreux citoyens, pour qui le gaspillage n’est pas une question d’inconscience mais d’indigence. Ainsi, loin d’être un indicateur de progrès, cette soi-disant réduction du gaspillage alimentaire pourrait bien être le reflet amer d’une société en crise, où une large partie des Algériens ne sait pas ce qu’ils vont manger demain.
