Alors que les tensions atteignent un niveau critique dans la région du Cachemire, l’armée pakistanaise a annoncé, samedi 3 mai, avoir procédé avec succès à un essai de lancement de missile sol-sol, alimentant davantage les craintes d’une confrontation militaire ouverte avec l’Inde.
Dans un communiqué, les forces armées pakistanaises ont précisé qu’il s’agissait du missile Abdali, un engin de courte portée pouvant atteindre une cible à 450 kilomètres. « Le test visait à garantir la préparation opérationnelle des unités de combat et à valider des paramètres techniques essentiels, notamment un système de navigation avancé et des capacités de manœuvre accrues », a déclaré l’état-major pakistanais.
Cet essai intervient dans un climat diplomatique et militaire extrêmement tendu entre les deux puissances nucléaires. Le 22 avril dernier, un attentat non revendiqué a frappé une zone urbaine du Cachemire indien, tuant 26 civils. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière dans cette région depuis les attentats de Bombay en 2008, qui avaient fait 175 morts.
New Delhi accuse Islamabad de complicité dans cette attaque, soupçonnant l’implication de groupes terroristes opérant depuis le territoire pakistanais. En réponse, le Premier ministre indien Narendra Modi a autorisé cette semaine une riposte militaire. Depuis, des échanges de tirs nourris ont été signalés presque chaque nuit à travers la Ligne de Contrôle (LoC), la frontière de facto qui divise la région disputée du Cachemire.
Islamabad, de son côté, nie toute implication dans l’attentat et affirme disposer d’« informations crédibles » selon lesquelles une frappe indienne ciblée serait imminente. Le ministre pakistanais des Affaires étrangères a appelé la communauté internationale à intervenir pour « prévenir une escalade incontrôlable entre deux États nucléaires ».
Historiquement, l’Inde et le Pakistan se sont livrés à trois guerres majeures depuis leur partition en 1947, dont deux au sujet du Cachemire. La moindre étincelle dans cette région instable ravive les souvenirs d’un passé conflictuel toujours latent.
Alors que la diplomatie semble dans l’impasse, les regards se tournent désormais vers les grandes puissances — Chine, États-Unis et Russie — pour tenter de désamorcer une crise qui, si elle dégénérait, pourrait avoir des conséquences dramatiques bien au-delà du sous-continent.