Lundi 7 juillet 2025, les prix du pétrole ont poursuivi leur ascension, portés par une demande mondiale soutenue, malgré les annonces d’augmentations successives de la production par l’OPEP+. La surprise du week-end : l’alliance pétrolière prévoit d’accélérer le démantèlement complet de ses réductions de production historiques, entamées depuis 2023.
L’organisation OPEP+, qui regroupe les pays membres de l’OPEP et leurs alliés comme la Russie, a décidé d’augmenter sa production de 548 000 barils par jour en août. Pourtant, cette mesure n’a pas suffi à freiner la hausse des prix.
Le baril de Brent a progressé jusqu’à 68,66 dollars lundi, après avoir brièvement chuté à 67,22 dollars en ouverture. Le WTI américain a également affiché une légère hausse, dépassant 67 dollars.
« Le marché pétrolier reste sous tension, capable d’absorber un surcroît de barils sans perte de valeur significative », a analysé Giovanni Staunovo, spécialiste des matières premières chez UBS.
Selon RBC Capital, les volumes supplémentaires injectés par l’OPEP+ devraient couvrir près de 80 % des réductions précédemment volontaires. Cependant, les analystes soulignent que l’Arabie saoudite reste le principal moteur de cette hausse, alors que d’autres producteurs peinent à suivre.
Riyad a d’ailleurs relevé ses prix de vente pour l’Asie, affichant une confiance renouvelée dans les fondamentaux du marché.
Les experts de Goldman Sachs estiment que l’OPEP+ pourrait approuver une nouvelle hausse de 550 000 barils/jour en septembre. Cette décision est attendue lors de la prochaine réunion de l’organisation, prévue le 3 août.
Cependant, les analystes avertissent que la fin de l’été pourrait coïncider avec un excédent de l’offre. Selon une enquête de la Fed de Dallas, près de 90 % des producteurs de pétrole de schiste américains prévoient une baisse de production si le WTI tombe à 50-60 $. Cela pourrait aggraver les pertes pour les petits exploitants indépendants, déjà sous pression.
Cette offensive de l’OPEP+, tout en visant à stabiliser les prix et à répondre aux exigences politiques de Washington, risque d’éroder les bénéfices des producteurs, si l’offre dépasse la demande après le pic estival. Parallèlement, l’alliance garde sous le coude 3,6 millions de b/j de coupes supplémentaires prévues jusqu’à fin 2026, ce qui lui offre une marge de manœuvre si les prix chutent brutalement.
« L’OPEP+ joue une partie risquée : contenter la Maison Blanche tout en gardant le contrôle du marché. Mais le retour complet des 2,2 millions de barils d’ici septembre bouleversera les équilibres », avertit un analyste de RBC Capital.