Le député Les Républicains Olivier Marleix, figure discrète mais influente de la droite française, s’est donné la mort lundi 7 juillet 2025, à son domicile d’Anet (Eure-et-Loir), à l’âge de 54 ans. Son décès brutal a plongé la classe politique dans une profonde émotion, au-delà des clivages partisans.
Ancien président du groupe LR à l’Assemblée nationale (2022–2024), Marleix incarnait la droite gaulliste, rigoureuse et républicaine, attachée à l’État, aux territoires et à l’indépendance nationale. Calme, réservé, respecté jusque chez ses adversaires, il laisse l’image d’un homme de conviction, loyal et profondément engagé.
À l’annonce de son décès, une minute de silence a été observée à l’Assemblée nationale. Les hommages ont afflué de toutes parts. Le président Emmanuel Macron a salué « un homme politique d’expérience » qui « défendait ses idées avec conviction », ajoutant : « Je respectais aussi nos différends puisqu’ils se plaçaient à la lumière de notre amour du pays. »
L’ancien président Nicolas Sarkozy, avec lequel Marleix avait collaboré, a évoqué « un serviteur exemplaire de la République », et adressé ses pensées à sa famille, notamment à son père Alain Marleix, lui-même ancien secrétaire d’État et grand spécialiste de la carte électorale.
Marine Le Pen a salué un « élu de terrain rigoureux, attaché à ses racines rurales », tandis que Manuel Bompard (LFI) a reconnu « un adversaire toujours respectueux ». Le maire de Nice Christian Estrosi a souligné « le courage, l’engagement et l’élégance gaullienne » de Marleix.
Élu pour la première fois en 2012, Olivier Marleix avait su gravir les échelons au sein d’un parti secoué par les défaites électorales. En 2022, après la débâcle de Valérie Pécresse, il avait été porté à la tête d’un groupe parlementaire réduit mais turbulent. Son rôle de chef d’orchestre discret durant les crises internes, notamment lors de la réforme des retraites, avait été salué, malgré les divisions.
Proche de Michel Barnier, il avait plaidé en 2024 pour un retour de la droite républicaine au gouvernement, tout en appelant à la mesure et à l’humilité face aux ambitions ministérielles.
Depuis 2017, il s’était érigé en farouche critique du macronisme, qu’il accusait de « déposséder la France de sa souveraineté ». En 2019, il avait dirigé la commission d’enquête parlementaire sur la vente d’Alstom à General Electric. Il publia en 2021 Les Liquidateurs, un pamphlet contre la politique économique du président Macron.
Dernièrement, il avait été nommé au sein d’un groupe de travail sur les élections municipales de mars 2026 par Bruno Retailleau, président des Républicains et ministre de l’Intérieur. Il demeurait une figure-clé du parti, malgré un retrait progressif du devant de la scène.
Issu d’une famille politique — son père Alain fut ministre, son frère Romain est sénateur —, Marleix était père de deux filles. Il a été retrouvé pendu, selon le procureur de Chartres. Le choc est d’autant plus grand que rien n’avait laissé présager un tel drame. Silencieux, pudique, il avait toujours fait preuve d’une grande maîtrise de soi.
Son suicide réveille la question du poids psychologique porté par les élus, souvent seuls face aux pressions politiques, médiatiques, et personnelles.