Le 31 juillet 2025, le Congrès du Salvador a adopté une série de réformes constitutionnelles majeures autorisant la réélection présidentielle sans limitation de mandats. Soutenues par le parti au pouvoir Nouvelles Idées, ces réformes ont été approuvées par une large majorité parlementaire : 57 voix pour, contre seulement 3 oppositions.
Ce changement permet au président Nayib Bukele, en fonction depuis 2019 et réélu en 2024, de se représenter autant de fois qu’il le souhaite. La réforme prolonge également la durée du mandat présidentiel de cinq à six ans, tout en supprimant le second tour électoral.
Porté par une popularité record, notamment en raison de sa politique sécuritaire très ferme contre les gangs, Bukele bénéficie d’un soutien massif dans l’opinion publique. Toutefois, cette réforme soulève des inquiétudes parmi l’opposition et des organisations de la société civile, qui y voient un affaiblissement de l’équilibre démocratique.
La députée Claudia Ortiz (parti Vamos) a dénoncé un « abus de pouvoir », tandis que Marcela Villatoro (ARENA) a qualifié le vote de « coup porté à la démocratie ». Plusieurs ONG locales et internationales s’inquiètent également de la dérive autoritaire et du recul de l’État de droit, dans un contexte marqué par un état d’exception prolongé et des accusations de violations des droits humains.
Présentée par ses partisans comme une réforme répondant à la volonté populaire, cette décision rebat les cartes institutionnelles au Salvador. Elle ouvre un nouveau chapitre politique dans le pays, où l’avenir démocratique suscite désormais un débat profond, tant sur le plan national qu’international.