Face à une dévaluation spectaculaire de sa monnaie nationale, le rial, l’Iran a décidé de supprimer quatre zéros de sa devise dans une démarche destinée à simplifier les transactions financières et tenter de restaurer la confiance économique. Cette mesure intervient alors que le pays subit depuis plusieurs années un effondrement de sa monnaie, aggravé par des sanctions internationales sévères et une politique américaine de pression maximale sous l’ère Trump.
Le projet, récemment approuvé par la commission économique du Parlement iranien, prévoit qu’un nouveau rial vaudra désormais 10 000 anciens rials. Cette réforme a pour objectif de faciliter les échanges quotidiens, notamment dans un contexte où le taux de change au marché noir dépasse désormais les 900 000 rials pour un dollar américain, un record historique révélateur des difficultés économiques iraniennes.
Mohammad Reza Farzin, gouverneur de la Banque centrale d’Iran, a reconnu que le rial souffre d’une mauvaise réputation sur les marchés internationaux, rendant les transactions complexes et coûteuses. En outre, cette réforme officialise également l’usage du « toman », unité équivalente à dix rials, très couramment utilisée par la population pour simplifier les calculs quotidiens.
Malgré ces avancées techniques, les spécialistes économiques mettent en garde contre une vision trop optimiste. Effacer des zéros sur la monnaie ne constitue qu’une solution cosmétique qui ne s’attaque pas aux causes profondes de la dépréciation, telles que l’inflation galopante, la fuite des capitaux et l’instabilité politique et économique.
Cette réforme, qui doit encore être ratifiée par le Parlement puis approuvée par le Conseil des gardiens, reflète néanmoins la volonté du gouvernement iranien de répondre aux défis posés par un environnement international hostile, marqué par le retour des sanctions américaines et l’aggravation des tensions géopolitiques.