Dans la nuit du dimanche 3 au lundi 4 août 2025, un terrible incendie a ravagé une maison de retraite située à L’Isle-Jourdain, dans le Gers, à une trentaine de kilomètres de Toulouse. Le feu, qui aurait été déclenché par un matelas en combustion au rez-de-chaussée, a rapidement généré une épaisse fumée qui s’est propagée dans tout le bâtiment, mettant en danger les résidents.
Le bilan humain est lourd 17 blessés, dont trois octogénaires en état critique – deux hommes de 85 ans et une femme de 86 ans – hospitalisés en urgence absolue au CHU de Toulouse, placés en caisson hyperbare après avoir été gravement intoxiqués. Six autres personnes ont été admises à l’hôpital dans un état plus stable.
Au total, 81 personnes étaient présentes dans l’établissement au moment du sinistre, dont 75 résidents âgés et six membres du personnel. En pleine nuit, l’intervention rapide d’environ 70 sapeurs-pompiers et 25 véhicules de secours a permis d’éviter un scénario encore plus dramatique. L’évacuation s’est faite dans des conditions extrêmement tendues, certains résidents étant à mobilité réduite ou alités.
Selon les premières déclarations du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) du Gers, « le feu a été contenu au rez-de-chaussée », mais « la fumée s’est infiltrée dans tout le bâtiment », le rendant totalement inexploitable pour le moment.
Une enquête pénale a été ouverte, pour « dégradation involontaire » et « blessures involontaires », sous la direction de la gendarmerie de L’Isle-Jourdain. Si la piste accidentelle est privilégiée, les autorités s’interrogent sur l’efficacité des dispositifs de sécurité, la détection des fumées, et surtout sur la capacité d’évacuation dans ces établissements où vivent des personnes très vulnérables.
Des témoignages saluent toutefois le courage du personnel, qui a agi avec sang-froid pour secourir les résidents, parfois au péril de leur propre sécurité. Une mobilisation saluée également par la ministre déléguée à l’Autonomie, Charlotte Parmentier Lecocq, qui a déclaré suivre la situation de « très près » et a exprimé son « soutien aux familles et aux équipes mobilisées ».
Mais au-delà de l’émotion, des responsabilités devront être établies. Car derrière les murs calcinés, ce sont des failles structurelles qui apparaissent, des failles que la République ne pourra plus ignorer.