Le 10 août 2025, Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères, a reçu à Alger son homologue somalien, Abdisalam Abdi Ali, à l’occasion d’une visite officielle censée symboliser un rapprochement entre l’Algérie et la Somalie. Trois accords juridiques ont été signés : la création d’un comité gouvernemental conjoint, l’instauration d’un mécanisme de consultations politiques et le lancement d’une coopération en formation diplomatique. Sur le papier, l’arsenal semble prometteur : Alger et Mogadiscio unis pour renforcer leurs liens et peser sur les dossiers régionaux. Pourtant, cette opération sent davantage la communication superficielle qu’un véritable engagement.
Les échanges ont abouti à la signature de trois accords juridiques destinés à créer un comité gouvernemental conjoint, un mécanisme de consultations politiques et à encourager la coopération dans la formation diplomatique. À première vue, des avancées formelles qui donnent l’impression que la coopération se structure et s’intensifie entre Alger et Mogadiscio. Pourtant, ces textes ne sont que du classique diplomatique, on paraphe, on se félicite, et puis quoi ? Si l’Algérie et la Somalie veulent réellement bâtir une coopération solide, il est grand temps de dépasser ces déclarations creuses et de proposer des projets tangibles, particulièrement pour un pays comme la Somalie, qui a désespérément besoin d’un soutien structuré et pragmatique pour sa reconstruction.
Pour un pays comme la Somalie, ravagé par des décennies de guerre civile et confronté à une reconstruction difficile, il ne suffit pas de parapher des accords pour avancer. Un soutien concret, structuré et pragmatique est nécessaire, notamment dans les domaines de la sécurité, du développement économique et des infrastructures sociales.
Par ailleurs, l’Algérie se pavane de son siège au Conseil de sécurité de l’ONU et de son rôle au Conseil africain de paix et de sécurité. Mais soyons honnêtes : dans la Corne de l’Afrique, Alger, n’est qu’un nain géopolitique. La région est un terrain de jeu où les mastodontes – États-Unis, Chine, Turquie, monarchies du Golfe – se disputent l’influence à coups de milliards et de stratégies bien rodées. Vouloir jouer les médiateurs ou les grands frères bienveillants sans un plan précis, c’est comme arriver à un combat de boxe avec une raquette de tennis. L’Algérie risque de n’être qu’un spectateur, applaudissant poliment pendant que les vrais joueurs s’affrontent.
Le pire, c’est le silence assourdissant sur la sécurité. La Somalie, c’est Al-Shabaab, des attentats, une instabilité qui ronge le pays. Et que dit le communiqué officiel ? Rien, ou presque. On évoque la “sécurité” comme on parlerait de la pluie et du beau temps, sans un mot sur des coopérations concrètes, des échanges d’expertise ou des initiatives pour contrer le terrorisme. C’est presque comique de voir à quel point on esquive le sujet, comme si prononcer “Al-Shabaab” allait invoquer un mauvais sort. Un peu de cran, messieurs ! Proposez un vrai plan, ou au moins faites semblant d’y croire.
Quant à la coopération économique et sociale, c’est le parent pauvre de cette visite. La Somalie a besoin d’écoles, d’hôpitaux, de routes, d’emplois. Mais non, on préfère se gargariser de “solidarité africaine” sans rien mettre de tangible sur la table. L’Algérie pourrait, par exemple, financer des bourses pour étudiants somaliens, soutenir la reconstruction d’infrastructures ou proposer des partenariats économiques ciblés. En clair, cette rencontre, c’est du cinéma diplomatique : beaucoup de décors, peu de scénario. comme si l’objectif était juste de cocher la case “visite diplomatique réussie” pendant qu’Alger fait semblant de jouer dans la cour des grands.