Depuis que la gestion de l’ES Sétif a été confiée au groupe Sonelgaz, une question revient sans cesse : pourquoi les anciens joueurs quittent-ils systématiquement le club ? Chaque saison sportive semble marquée par une nouvelle vague de départs, souvent présentés comme des démissions volontaires, mais qui traduisent surtout un malaise profond au sein de l’Entente.
Certains départs sont publics, d’autres plus discrets, mais tous soulèvent le même doute : existe-t-il un lobby interne qui aurait intérêt à écarter les anciens joueurs, pourtant initialement choisis pour leurs compétences et leur expérience ? Ou bien s’agit-il de la pression exercée par certains supporters, mécontents de leur rôle dans la gestion du club ?
Parmi les rares anciens joueurs ayant réellement pesé sur les décisions, Dhia-eddine (Djihad) Boulahdjilet se distingue par ses compétences techniques et son expérience professionnelle avérée. Pour les autres, le pouvoir décisionnel restait quasi inexistant, certains étant relégués à des postes subalternes, encadrés par des techniciens extérieurs, spécialement recrutés pour gérer les catégories jeunes.
Les motifs avancés par les démissionnaires sont souvent les mêmes : se retrouver dans un rôle purement symbolique, sans responsabilité réelle, juste pour « faire figure » ou remplir un poste de façade. Cette situation pose une question cruciale : est-ce pour les faire taire, ou pour les exposer comme des boucliers face aux critiques des supporters ?
Le problème s’accentue avec la logique de recrutement basée sur le passé glorieux plutôt que sur les compétences réelles. La légitimité historique d’un ancien joueur ne suffit pas à garantir un rôle efficace dans la gestion d’un club moderne. Résultat : des postes symboliques, souvent inutiles, laissant les anciens en situation d’inutilité et de frustration.
Les observateurs espèrent désormais que les recrutements futurs se feront sur des critères de compétence clairs et non sur une logique de « faire du social ». Il existe mille et une manières de valoriser les anciens joueurs sans les transformer en figurants. Sans cela, les départs en cascade risquent de continuer, fragilisant progressivement l’image et la stabilité de l’ES Sétif.