Sans surprise, les élections municipales et des Assemblées populaires de wilaya (APW) en Algérie pour cette année 2021 se sont caractérisées par une très faible participation, alors que le mouvement de contestation pro-démocratie « Hirak », ainsi que les partis d’opposition traditionnels, avaient invité à plusieurs reprises à boycotter les élections. C’est un moment difficile pour le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, qui s’attache toujours à gagner la confiance du peuple suite à la chute de l’ancien président, Abdelaziz Bouteflika. Le message clair que les politiciens algériens ont reçu des élections locales est qu’ils sont encore loin des électeurs ordinaires qui se sont abstenus de voter.
En effet, seuls 3,27%, un record en l’Algérie, des électeurs se sont rendus aux urnes pour exprimer leur préférence sur les amendements proposés. Ceci, suivi de la forte abstention lors des élections législatives de juin dernier. De son côté, le mouvement de mobilisation populaire, Hirak, continue de réclamer l’éradication de tout le système politique.
Ici, la responsabilité de ce scandale incombe en premier lieu à l’État et ses organes pour leur manque d’efficacité à persuader 23,7 millions de citoyens algériens de l’intérêt de voter et de participer à la vie politique et à dissiper leurs doutes ou hésitations.
Le but de cette exposition n’est pas qu’elle intervienne avec force de loi pour imposer l’obligation d’inscription sur les listes électorales par tous les citoyens où il n’y a pas de contrainte dans le domaine des droits démocratiques, mais plutôt de proposer et présenter une bonne performance persuasive à cet égard, qui conduit les hésitants à s’engager positivement dans l’amélioration du destin politique.
Peut-être y a-t-il eu ceux qui se sont opposés à l’ingérence de l’État à cet égard, affirmant qu’il doit être impartial dans tout ce qui concerne les choix des personnes soumis à leur libre arbitre.
Le résultat est le même dans les deux cas : un décalage entre le principe et la pratique, et un manque de représentation dans le système qui affecte ses ramifications politiques et institutionnelles. La vérité est qu’aucun effort politique n’a été déployé pour corriger cette faille.
Autant que l’effort intellectuel déployé pour l’examiner et le critiquer, et surtout dans tout cela, tous les citoyens se demandent pourquoi nous votons alors que le pays est dirigé par des généraux depuis cinquante ans. Rien ne changera que nous votions ou non.