Londres, 14 juillet 2025 – Les prix du pétrole ont connu une hausse significative en début de semaine, gagnant plus de 1 %, portés par une double tension sur les marchés : d’un côté, l’imposition par Washington de droits de douane de 30 % sur les produits en provenance de l’Union européenne et du Mexique ; de l’autre, l’attente d’une déclaration majeure de Donald Trump sur la Russie et l’armement de l’Ukraine.
Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, s’échangeait lundi matin à 70,78 dollars, en hausse de 0,60 %. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), gagnait 0,63 % à 68,88 dollars le baril, selon les dernières cotations.
Le président américain Donald Trump a annoncé qu’il s’apprêtait à faire une déclaration importante sur la Russie. Cette annonce intervient dans un contexte de durcissement militaire : Washington envisagerait un plan de livraison d’armes capables de frapper le territoire russe en profondeur, y compris Moscou. Une telle escalade accentuerait l’isolement énergétique de la Russie, deuxième exportateur mondial de pétrole.
Parallèlement, l’annonce de nouvelles taxes de 30 % sur les importations européennes et mexicaines a provoqué des remous sur les marchés mondiaux. Le commissaire européen au commerce, Maros Sefcovic, a immédiatement réagi, estimant que ces mesures pourraient marquer la fin des relations commerciales avec Washington si elles sont appliquées sans négociation.
La perspective de sanctions renforcées contre Moscou a poussé les investisseurs à anticiper une baisse des exportations russes, ce qui renforce mécaniquement les prix du baril. « Le marché s’attend à ce que la Russie soit frappée par une série de sanctions plus sévères, limitant sa capacité à vendre sur les marchés mondiaux », souligne Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.
La Russie reste l’un des trois plus grands producteurs de brut au monde, et tout déséquilibre de son offre impacte directement les cours internationaux. Malgré une demande mondiale revue en légère baisse par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la crainte d’un choc d’approvisionnement domine les anticipations de court terme.
Les marchés du gaz ne sont pas restés insensibles à ces tensions. Le contrat à terme TTF néerlandais, référence du gaz naturel en Europe, a progressé d’environ 1,5 %, atteignant 36,10 euros le mégawattheure, malgré la baisse structurelle des importations de gaz russe (passées de 45 % à 19 % entre 2022 et 2025, selon la Commission européenne).
À la croisée de tensions commerciales, militaires et géopolitiques, les marchés de l’énergie entrent dans une phase d’incertitude accrue. Les investisseurs restent suspendus à la déclaration annoncée de Donald Trump sur la Russie et l’Ukraine. Selon les analystes d’ING, « les inquiétudes sur la demande se mêlent désormais à une incertitude grandissante sur l’offre, ce qui pourrait maintenir les prix du pétrole sous pression dans les semaines à venir ».