La pratique de l’avortement en Algérie depuis des décennies reste l’un des sombres secrets, occulté malgré l’évidence des réalités sociales en mutation. Malgré le déni officiel relayé par les canaux de communication, les statistiques et le nombre quotidien d’avortements révèlent une alarmante vérité à travers le pays. Les associations civiles sont contraintes de tirer la sonnette d’alarme, car le nombre croissant de mères célibataires se confronte à de véritables dangers lors de ces actes. Les conséquences peuvent être mortelles, engendrant des séquelles permanentes ou même une stérilité inéluctable. Les femmes algériennes sont ainsi piégées dans un cercle vicieux mortifère, à moins que le gouvernement et l’État ne prennent des mesures radicales en réglementant l’avortement. Tout comme la prostitution et l’homosexualité sont encadrées par l’État, il est de son devoir d’assumer les conséquences et d’accorder aux praticiens de l’avortement le droit d’exercer sous l’égide de l’État, protégés plutôt que soumis à la menace constante pour leur vie…
Trouver un cabinet médical ou une femme pratiquant des méthodes naturelles en Algérie est chose aisée, non pas en raison de sa légalité, mais en raison de sa propagation à travers tous les États de la République, y compris les villages reculés, où des femmes âgées expertes en avortement et en interruption de grossesse prospèrent. Alors qu’autrefois, les femmes fortunées étaient contraintes de recourir à l’avortement dans des pays européens ou en Tunisie, il est désormais possible de le faire chez nous, facilement et à un coût abordable, oscillant entre 150 et 300 dollars. Cette réalité découle de la multiplication des cliniques spécialisées dans les avortements, qui engrangent des bénéfices monstrueux en tuant des générations d’enfants algériens innocents, condamnés à naître dans un pays dévoré par l’indifférence, où les valeurs et la religion sont bafouées. Selon la sociologue Nabilah Ouasti, dans une déclaration poignante à notre site, la propagation de la prostitution, l’oppression et les souffrances endurées par les jeunes, ainsi que les coûts exorbitants du mariage et du coût de la vie, l’absence paternelle dans l’éducation des enfants, leur privation de tout encadrement vers la voie du succès, la prolifération de drogues locales pernicieuses, l’essor du chômage, de la misère et de l’ignorance, sont autant d’indices annonçant un sombre avenir pour l’Algérie tout entière. Une nation sur le fil du rasoir, sur le point d’exploser à tout moment, alors que la colère du peuple gronde et que d’énormes disparités émergent entre les citoyens ordinaires et les élites.