Le tribunal de Sétif a rendu un verdict troublant dans une affaire de prostitution et de pratiques illégales au sein d’un hôtel de la ville. Le propriétaire de l’établissement, proche parent du président Tebboune, a écopé de cinq ans de prison avec sursis, tandis que son épouse et ses complices ont été condamnés à trois ans de prison avec sursis.
Ce réseau, qui exploitait l’hôtel comme lieu de débauche, attirait des clients venus du Golfe et d’Europe. L’enquête a révélé un commerce lucratif impliquant des jeunes hommes et femmes de la région, dont deux mineures, recrutés pour alimenter un marché clandestin de prostitution et de pratiques homosexuelles.
Malgré l’ampleur des faits, le jugement, perçu comme indulgent, suscite des interrogations. En effet, le propriétaire, originaire de Mécheria (wilaya de Naâma) et membre de la famille élargie du chef de l’État, a bénéficié d’une peine clémente, assortie d’une amende de 10 millions de dinars et d’une fermeture temporaire de l’hôtel pour un mois.
L’affaire, portée devant la justice la semaine dernière, a vu 19 personnes comparaître en comparution immédiate. Parmi elles, 10 ont été placées en détention provisoire, dont le propriétaire, son épouse – considérée comme la tête pensante du réseau –, le gérant de l’hôtel, six jeunes femmes et deux mineures. Les autres accusés ont été placés sous contrôle judiciaire.
Le tribunal a exigé que le propriétaire obtienne des licences légales s’il souhaite poursuivre ce commerce, tout en mettant en avant la nécessité pour l’État de tirer profit de ce type d’activités. Il a également recommandé un contrôle médical mensuel pour les travailleurs du secteur, afin de limiter la propagation du sida et des maladies sexuellement transmissibles.
Ce verdict soulève de nombreuses critiques, alimentant le sentiment que des liens avec le pouvoir peuvent encore influencer l’issue judiciaire dans des affaires d’une telle gravité.