De nombreuses statistiques publiées ce mois-ci ont révélé qu’en 2024, le nombre d’étudiantes s’étant suicidées en Algérie a augmenté de 420 cas par rapport à l’année précédente, atteignant un total de 7068 femmes. Il s’agit de la deuxième année consécutive où l’on observe une hausse dans ce domaine. Un responsable du ministère de la Santé a indiqué que la pauvreté, la frustration sexuelle, les troubles mentaux ainsi que les changements dans les relations familiales au sein de la société algérienne — et notamment chez les jeunes — pourraient avoir contribué à cette situation.
Dans ce contexte, nous publions le témoignage tragique de l’étudiante (J.B), une mère célibataire, comme des centaines de milliers d’autres femmes et enfants souffrant de malnutrition en Algérie. À l’hôpital d’Alger, le médecin a enregistré un poids de 40 kg pour cette jeune mère de 20 ans. Son fils, Saad, âgé de 17 mois, ne pesait que 4,8 kg, soit environ la moitié du poids normal pour un enfant de son âge. L’enfant, Youcef, souffrait de malnutrition aiguë : ses bras et ses jambes étaient enflés, conséquence d’un manque sévère de protéines nécessaires à sa croissance.
Quant à sa mère, Youcef, elle ne mangeait pas suffisamment, dormait pour fuir la douleur de la faim, et dissimulait tant bien que mal ses traits osseux marqués et son corps émacié.
Après cette longue période de souffrance, la jeune étudiante universitaire de 20 ans a mis fin à ses jours en se pendant avec une corde dans la chambre de la maison familiale, située dans la daira d’Ouled Ben Abdelkader, dans la wilaya de Chlef.
D’après nos sources, la jeune femme était décrite comme gentille et brillante dans ses études à l’université Hassiba Ben Bouali. Mais elle souffrait de troubles psychologiques et vivait une situation sociale très difficile. Devenue mère célibataire après une relation sexuelle avec un responsable du restaurant universitaire — qu’elle aurait sollicitée pour obtenir de la nourriture —, elle a été expulsée de l’université par ce même homme après qu’il a appris qu’elle était enceinte. Sa situation s’est encore détériorée après la naissance de son fils Youcef, incapable de subvenir à ses besoins ni à ceux de son enfant.
Elle a alors choisi de se suicider pour mettre fin à ses souffrances. Profitant du silence qui régnait dans la maison, elle a attaché une corde au plafond et s’est pendue.
Les services de sécurité sont intervenus immédiatement et ont ordonné le transfert de la dépouille à l’unité de médecine légale de l’hôpital de Chorfa afin de déterminer les causes exactes du décès et les circonstances du drame.
