À l’entame du quatrième jour de la campagne présidentielle algérienne, les candidats ont unanimement souligné deux axes majeurs : la préservation des acquis sociaux de l’État et le renforcement de l’économie nationale. Cependant, cette apparente convergence dissimule d’importantes divergences dans les approches et priorités des candidats, mettant en lumière des contrastes notables entre leurs propositions et les réalités politiques.
Abdelmadjid Tebboune, candidat indépendant, a mis en avant des engagements ambitieux tant sur le plan social que économique. Il promet la construction de deux millions de logements et des réformes structurelles des codes communal et de wilaya pour favoriser la décentralisation. Sur le plan économique, Tebboune envisage de réduire les importations et d’exploiter les ressources minérales pour augmenter les recettes en devises. Toutefois, ces promesses soulèvent des questions quant à leur faisabilité réelle, notamment dans un contexte économique difficile. Le candidat présente ses succès passés comme des garanties, mais la viabilité de ses nouvelles promesses reste à démontrer.
Abdelaali Hassani Cherif, représentant du Mouvement de la société pour la paix (MSP), concentre sa campagne sur une réforme en profondeur du système éducatif et un soutien accru aux jeunes entrepreneurs et aux femmes au foyer. Ses propositions de révision des lois éducatives et d’augmentation des salaires des enseignants montrent une volonté de moderniser le secteur. Néanmoins, ces initiatives doivent être évaluées en fonction des ressources disponibles et de leur capacité à être mises en œuvre dans un contexte économique tendu.
Youcef Aouchiche, du Front des forces socialistes (FFS), plaide pour l’unité nationale et le renforcement de la souveraineté du pays. Son discours sur la participation électorale massive et le changement pacifique contraste avec les critiques d’autres candidats sur le processus électoral. Bien que son appel à l’unité soit pertinent, il ne répond pas toujours aux préoccupations urgentes de réformes économiques et sociales attendues par les électeurs.
La campagne présidentielle en Algérie présente une homogénéité apparente dans les thèmes abordés par les candidats, mais révèle des divergences significatives dans leurs visions et propositions. Les électeurs devront examiner la crédibilité des engagements des candidats en regard des défis économiques et sociaux réels du pays. La capacité des candidats à transformer leurs promesses en actions concrètes sera essentielle pour déterminer la direction future de l’Algérie et la réponse aux défis complexes auxquels le pays est confronté.