Le premier semestre de l’année 2024 révèle une tendance préoccupante pour le commerce extérieur algérien, caractérisée par une baisse des prix tant à l’exportation qu’à l’importation, comme le rapporte l’Office national des statistiques (ONS). Les prix à l’exportation ont chuté de 6,0 % et ceux à l’importation de 6,9 %, mettant en lumière les défis économiques persistants du pays.
L’élément clé de cette dynamique est la baisse des prix des hydrocarbures, qui représentent l’épine dorsale des exportations algériennes. La chute de 5,5 % des cours des hydrocarbures a directement contribué à la contraction des prix à l’exportation. Les produits non liés aux hydrocarbures n’ont pas été épargnés, affichant une chute de 10,3 % de leurs prix à l’export. Cette situation pose la question de la dépendance de l’Algérie à un secteur aussi volatile, exposant l’économie aux fluctuations du marché mondial.
Malgré cette diminution des prix, il est intéressant de noter que le volume des exportations a légèrement progressé de 0,8 %. Cela pourrait indiquer une certaine résilience des exportateurs face aux difficultés de prix. En revanche, les importations ont connu une augmentation significative de 14,4 %, soulignant une demande intérieure croissante qui pourrait refléter un manque de compétitivité des produits locaux. Ce déséquilibre croissant entre les volumes d’importation et d’exportation pourrait aggraver le déficit commercial, qui a déjà connu une réduction alarmante de 45,1 %.
La balance commerciale a été particulièrement affectée, les exportations totalisant 3.450,3 milliards de dinars algériens, en baisse de 5,2 % par rapport à l’année précédente, tandis que les importations ont grimpé à 2.996,8 milliards de dinars, augmentant de 6,6 %. Cette situation a entraîné une baisse du taux de couverture des importations par les exportations, qui est tombé à 115,1 %, contre 129,4 % en 2023. Cela suggère que l’Algérie pourrait être de plus en plus exposée à des vulnérabilités externes, mettant en évidence l’importance d’une diversification économique.
L’analyse des prix à l’importation révèle des baisses notables dans plusieurs catégories de produits, notamment les « boissons et tabacs » (-55,9 %) et les « huiles et graisses » (-17,5 %). Bien que ces baisses puissent sembler favorables pour les consommateurs, elles soulignent également une dépendance préoccupante à des produits importés, qui pourraient nuire à la production locale. La résistance des prix des « machines et matériels de transport » (+0,7 %) pourrait signaler une stratégie d’investissement à long terme dans des infrastructures essentielles, mais pose également des questions sur la durabilité de cette approche dans un contexte de récession des prix.
Pour inverser cette tendance, il est impératif que le gouvernement algérien diversifie son économie, soutienne le développement des secteurs non pétroliers et stimule la compétitivité des produits locaux. À défaut de ces actions, l’Algérie risque de voir ses déséquilibres commerciaux se creuser, ce qui pourrait freiner son développement économique à long terme.