Les prix du pétrole brut ont enregistré un rebond significatif après avoir touché leurs plus bas niveaux en plusieurs semaines, sous l’effet des perturbations d’approvisionnement en Libye. Cette reprise intervient alors même que des données économiques défavorables en provenance de Chine et des prévisions incertaines pèsent sur la demande mondiale.
Les contrats à terme sur le Brent, référence mondiale, ont progressé de 91 cents (1,2 %) pour atteindre 77,99 dollars le baril. De leur côté, les contrats sur le West Texas Intermediate (WTI) ont gagné 95 cents (1,3 %), s’établissant à 74,12 dollars. Ces hausses marquent un rebond après des semaines de baisse, alors que le marché reste soumis à une valorisation importante.
Des manifestations locales en Libye ont bloqué les chargements de pétrole brut dans les ports stratégiques d’Es Sider et de Ras Lanuf, deux des principales infrastructures d’exportation du pays. Ces interruptions perturbent environ 450 000 barils par jour, soit une partie significative des exportations libyennes.
Selon les experts du secteur, la production nationale actuelle, estimée à environ 1,4 million de barils par jour, pourrait tomber si les troubles s’étendent à d’autres régions productrices. Cette situation souligne la fragilité des approvisionnements mondiaux, d’autant plus que la Libye reste un acteur clé pour équilibrer l’offre mondiale de pétrole.
« Si ces troubles se généralisent, cela pourrait engendrer une crise majeure sur les marchés énergétiques mondiaux », avertit un analyste.
En parallèle, la demande pétrolière chinoise continue de faiblir. En janvier, la Chine, premier importateur mondial de pétrole brut, a enregistré une contraction inattendue de son activité manufacturière. Cette baisse accentue les craintes d’un ralentissement économique mondial, ce qui a un impact direct sur les perspectives de demande énergétique.
Par ailleurs, les sanctions américaines renforcées à la rencontre du pétrole russe ont également des répercussions importantes. Les raffineries chinoises, notamment dans la province du Shandong, subissent des restrictions sur les paiements, rendant les opérations d’importation plus coûteuses et complexes. Ces mesures pourraient réduire les exportations russes d’un million de barils par jour, ce qui aggrave les tensions sur le marché.
Aux États-Unis, les prévisions météorologiques annoncent des températures plus douces que la normale dans plusieurs régions, ce qui devrait diminuer la demande de fioul domestique. Cette évolution intervient après des vagues de froid qui avaient temporairement soutenu les prix de l’énergie en décembre.
Ces climatiques, combinés à des changements stratégiques de l’OPEP, influencent les perspectives à court terme du marché pétrolier. L’OPEP+, avec ses politiques de réduction de la production, reste un acteur central pour stabiliser les prix face aux incertitudes géopolitiques.
Le marché pétrolier semble pris dans un jeu d’équilibre complexe entre les perturbations de l’offre et les pressions sur la demande. D’un côté, des tensions géopolitiques comme celles en Libye et les sanctions russes accentuent les risques de déséquilibres. De l’autre, la faiblesse économique en Chine et les conditions climatiques freinent les perspectives de hausse de la demande mondiale.
Les analystes avertissent que 2025 pourrait être marqué par une instabilité prolongée. Bien que les prix connaissent une reprise temporaire, les dynamiques globales restent fragiles et incertaines.