Les prix du pétrole ont enregistré une baisse notable mercredi 19 mars 2025, après que la Russie a accepté une proposition du président américain Donald Trump visant à suspendre temporairement les attaques contre les infrastructures énergétiques en Ukraine et en Russie. Cette décision, saluée comme un pas vers une possible désescalade, a eu un impact immédiat sur les marchés pétroliers, bien que Vladimir Poutine ait refusé un cessez-le-feu complet de 30 jours, comme l’espérait la Maison-Blanche.
À 11h30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord s’échangeait à 69,97 dollars, en recul de 11 cents, soit une baisse de 0,16 %. De son côté, le pétrole brut WTI américain a perdu 12 cents, soit 0,18 %, pour s’établir à 66,78 dollars le baril. Cette diminution des prix reflète à la fois l’espoir d’une stabilisation dans la région et les inquiétudes plus larges des investisseurs face aux tensions économiques mondiales.
La Russie, l’un des plus grands producteurs de pétrole au monde, a vu sa production fortement affectée depuis le début du conflit avec l’Ukraine et l’imposition d’un embargo énergétique par plusieurs pays occidentaux. L’accord partiel annoncé mardi par Moscou, qui met fin aux attaques sur les installations énergétiques ukrainiennes, pourrait à terme faciliter le retour du pétrole russe sur les marchés internationaux. Cependant, les analystes restent prudents. Ashley Kelty, analyste chez Panmore Liberum, explique : « Si un accord plus large est conclu, une augmentation significative des exportations russes pourrait prendre du temps. À court terme, cela pourrait simplement modifier les flux pétroliers pour une meilleure tarification. »
Par ailleurs, les marchés sont également influencés par des facteurs extérieurs. Les récents tarifs douaniers imposés par les États-Unis sur le Canada, le Mexique et la Chine alimentent les craintes d’une récession mondiale, ce qui pèse sur la demande de pétrole brut. « Les signes de progrès vers un cessez-le-feu en Ukraine sont contrebalancés par un déclin général du marché, les traders s’inquiétant des retombées de la guerre tarifaire », ajoute Kelty.
Les investisseurs surveillent également de près la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui doit annoncer mercredi soir sa décision sur les taux d’intérêt. Des taux plus bas stimuleraient généralement l’activité économique et la demande énergétique, mais la Fed devrait maintenir son taux de référence entre 4,25 % et 4,50 %, dans un contexte de ralentissement économique lié aux politiques commerciales de Trump.
En parallèle, les données sur les stocks pétroliers aux États-Unis, publiées mardi par l’American Petroleum Institute (API), montrent une situation contrastée. Les réserves de pétrole brut ont augmenté de 4,59 millions de barils pour la semaine se terminant le 14 mars, signalant une offre abondante. Cependant, les stocks d’essence ont diminué de 1,71 million de barils et ceux de produits intermédiaires de 2,15 millions de barils, ce qui pourrait indiquer une demande soutenue pour les carburants raffinés.
Malgré les tensions persistantes au Moyen-Orient, les marchés pétroliers semblent pour l’instant davantage focalisés sur les dynamiques russo-ukrainiennes et les incertitudes économiques mondiales. Goldman Sachs note que « les prix du pétrole restent orientés à la baisse, même face aux risques géopolitiques dans d’autres régions ».