Depuis le club de golf de Turnberry, en Écosse, où il a pris la parole ce lundi, le président américain Donald Trump a annoncé un resserrement brutal de l’ultimatum lancé à Vladimir Poutine. Initialement de 50 jours, le délai accordé au président russe pour mettre fin à la guerre en Ukraine est désormais réduit à « 10 à 12 jours », faute de quoi des sanctions économiques « sans précédent » seront déclenchées.
« Je suis très déçu de Poutine. Il ne respecte pas ses engagements, il agit comme s’il voulait que cette guerre ne finisse jamais. S’il ne cesse pas les hostilités, les conséquences économiques seront immédiates et sévères », a déclaré Trump devant les caméras, en marge d’un tournoi privé.
Ce nouveau coup de pression traduit un changement de ton net de la part de Trump, qui avait jusque-là adopté une posture plus ambivalente vis-à-vis du Kremlin. Désormais, la menace est claire : en l’absence d’un cessez-le-feu vérifiable d’ici la mi-août, les États-Unis activeront un train de sanctions douanières ciblées contre la Russie — mais aussi contre les pays et entreprises tiers continuant à commercer avec Moscou, en particulier dans les secteurs énergétique et technologique.
Des droits de douane de 60 à 100 % pourraient ainsi être imposés sur certains produits russes, tandis que Washington envisage aussi de geler des avoirs souverains et d’étendre le périmètre des sanctions secondaires à plusieurs entités asiatiques.
Du côté ukrainien, la réaction est immédiate et favorable. Sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a salué « une position claire et une détermination affirmée » de Trump, estimant qu’« une paix véritable ne peut être atteinte sans une pression ferme ». Le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, a, lui aussi, applaudi « un message puissant, tourné vers la fin des hostilités par la dissuasion ».
Il y a dix jours, Zelensky avait exprimé sa volonté de rouvrir des négociations directes avec Vladimir Poutine, à condition d’un cessez-le-feu préalable. Une tentative diplomatique en juin, menée sous médiation turque, avait échoué après de nouveaux bombardements russes sur Kharkiv et Mykolaïv.
Cette annonce confirme ce que beaucoup d’observateurs soupçonnaient depuis plusieurs semaines : le lien personnel entre Trump et Poutine est fortement détérioré. Déjà, en mai, Trump qualifiait le président russe de « complètement fou », lui reprochant ses frappes indiscriminées sur des infrastructures civiles. Le 7 juillet, il avait affirmé vouloir relancer les livraisons d’armes défensives à l’Ukraine, rompant avec sa posture isolationniste du printemps.
La Russie, de son côté, n’a pas tardé à réagir. L’ancien président Dmitri Medvedev a dénoncé un « ultimatum digne de la Guerre froide », affirmant que ce type de pression « pourrait précipiter une confrontation militaire directe entre Moscou et Washington ». Le Kremlin n’a pas encore officiellement répondu, mais les médias d’État russes qualifient déjà la sortie de Trump de « provocation électorale ».
Alors que les combats s’intensifient dans l’est de l’Ukraine, notamment autour de Sloviansk et Avdiivka, et que les lignes de front restent figées, cet ultimatum américain ouvre une période de tension maximale. Le pari de Trump est clair : contraindre Poutine à céder par la peur d’un isolement économique total, sans franchir la ligne rouge d’un affrontement militaire.
Mais en réduisant son délai à seulement dix jours, le président américain joue une partie serrée, à haut risque, où le moindre faux pas pourrait entraîner une escalade irréversible.