Des milliers de personnes dans tout le pays manifestent contre l’Exécutif, poussées par la grave pénurie et les difficultés que connaît l’île, aggravées par la pandémie ; il y a plus d’une centaine de détenus
Les rues de La Havane et de plusieurs villes et villages de Cuba ont connu dimanche les plus grandes manifestations contre le gouvernement depuis 1994, pendant la période dite spéciale, lorsque des centaines de Cubains sont sortis pour protester contre la situation économique précaire sur le veille du déclenchement de la crise des chevrons. Une fois de plus, le déclencheur du sit-in de ce dimanche, auquel des milliers de personnes ont participé dans tout le pays et fait des centaines de détenus, a été la grave pénurie et les misères subies par les habitants de l’île, aggravées par les effets de la pandémie. Des cris inhabituels de « liberté » et « à bas la dictature » ont pu être entendus dans la Vieille Havane et dans d’autres parties de Cuba, amplifiés par les réseaux sociaux, qui ont ébranlé ces derniers mois le paysage politique du pays.
Le président cubain Miguel Diaz-Canel est immédiatement apparu à la télévision, accusant les États-Unis et leur politique d’embargo de la détérioration de la situation économique et d’encourager les manifestations : « Nous appelons tous les révolutionnaires, tous les communistes, à ce qu’ils descendent dans la rue et les lieux où ces provocations vont avoir lieu ».