L’ancien président par intérim du Mali, Bah Ndaw, et son premier ministre, Moctar Ouane, ont été libérés de l’assignation à résidence qu’ils avaient subie depuis mai dernier, date à laquelle ils avaient été limogés lors d’un coup d’État militaire.
C’est ce qu’a annoncé par le Comité local de suivi de la transition (Clst) au Mali, l’organe de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) chargé de suivre la situation dans le pays. Dans le communiqué, l’organisation africaine s’est dit « saluée » de la décision du gouvernement de « révoquer toutes les mesures restrictives à l’encontre de l’ancien président par intérim et de l’ancien premier ministre, les dispositions prises par le gouvernement pour garantir à ces personnalités leurs droits, les avancées positives qui sont partie des engagements pris par les autorités de transition ». La CEDEAO a ensuite exhorté toutes les parties prenantes à « adopter un esprit de responsabilité, défense de l’intérêt national et du respect de la loi et de s’abstenir de toute action qui pourrait compromettre le succès de la transition », précise le communiqué. La levée des restrictions fait suite à un recours déposé par Ndaw et Ouane devant la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, qui a récemment demandé au Mali de justifier leur détention.
Un coup d’État militaire, a était mené par le colonel Assimi Goita, a conduit à l’éviction de Ndaw et Ouane. Goita, qui est le président par intérim du Mali, avait dirigé la prise de pouvoir par les militaires et arrêté les deux anciens leaders de la transition, placés en résidence surveillée après avoir démissionné de leurs postes respectifs. Goita a déclaré que l’armée avait été contrainte d’intervenir, ayant dû choisir entre « le désordre ou la cohésion » au sein des forces de sécurité. La raison de cette intervention musclée de l’armée avait été un remaniement gouvernemental, grâce auquel deux militaires seraient retirés de deux ministères clés : celui de la Défense et celui de la Sécurité.