Des milliers de manifestants se sont rassemblés devant le palais présidentiel de Khartoum, Samedi 16 octobre, au Soudan, pour demander plus d’intervention militaire, à un moment de grave crise politique dans le pays.
Les manifestants ont demandé au général Abdel Fattah al-Burhan, chef des forces armées et du Conseil souverain, de s’imposer et de renverser le gouvernement civil mixte. Compte tenu d’une faible présence policière, les manifestants ont réussi à atteindre les grilles du palais présidentiel qui est habituellement barricadé. Les manifestants, qui ont été vus arriver dans le centre de Khartoum à bord de dizaines de bus, se sont également heurtés à une protestation de citoyens, qui ont plutôt demandé que la transition vers un gouvernement, uniquement dirigé par des civils, soit accélérée.
Dans un communiqué, le gouverneur de l’État de Khartoum, Ayman Khalid, a déclaré que des membres d’un groupe armé non identifié ont réussi à retirer les barrières de sécurité autour des bâtiments gouvernementaux et ont empêché la police et les forces de sécurité d’arrêter la marche. Les manifestations font suite à un discours, prononcé vendredi 15 octobre par le Premier ministre civil Abdalla Hamdok, qui a présenté une feuille de route pour sortir de la crise et averti que l’incapacité à trouver une solution à l’impasse politique.
De manière générale, le Soudan est dans une phase délicate de transition politique depuis que les manifestations contre l’ancien président Omar el-Béchir, qui ont éclaté le 19 décembre 2018, avaient entraîné des transformations majeures dans le pays. Après 16 semaines de manifestations, le 11 avril 2019, l’armée est intervenue et a renversé el-Béchir, au pouvoir depuis trente ans, puis a mis en place un gouvernement militaire de transition, dirigé par le général Abdel Fattah Al-Burhan. L’homme avait demandé une médiation avec les manifestants, mais ceux-ci avaient continué à manifester dans les rues de la capitale, exigeant la naissance d’un cadre civil.