Le président russe Vladimir Poutine est arrivé à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, le 18 août 2024 pour une visite d’État de deux jours. Accueilli par le vice-premier ministre azerbaïdjanais Yaqub Eyyubov, cette visite marque un moment significatif dans les relations entre Moscou et Bakou, alors que les deux nations renforcent leurs liens stratégiques en pleine turbulence régionale.
La visite de Poutine survient dans un contexte de tensions accrues en Ukraine, où une offensive militaire ukrainienne sur le sol russe met Moscou sous pression. L’Azerbaïdjan, proche partenaire de la Russie mais aussi un acteur clé dans la fourniture d’énergie aux pays occidentaux, se positionne comme un point névralgique dans la géopolitique actuelle. Bakou, qui accueillera la COP29 en novembre, est un important producteur de gaz naturel, ce qui renforce son importance stratégique pour l’Europe en raison des réductions significatives des livraisons russes depuis le début du conflit en Ukraine.
La rencontre entre Poutine et son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev, qui comprend des discussions sur le développement des relations bilatérales ainsi que sur des questions internationales et régionales, reflète la volonté des deux pays de consolider leur partenariat stratégique. Les négociations porteront sur des documents conjoints et incluront une déclaration commune à la presse, soulignant l’importance de cette visite dans le renforcement des alliances régionales.
La Russie, accusée d’un soutien ambigu dans le conflit du Haut-Karabakh, est confrontée à une situation délicate. L’Arménie, se sentant abandonnée par Moscou, a intensifié ses relations avec les Occidentaux, notamment les États-Unis, ce qui a exacerbé les tensions avec le Kremlin. Cette situation met en lumière le rôle complexe de la Russie dans les affaires caucasiennes, où les intérêts locaux et les ambitions géopolitiques se percutent.
L’isolement diplomatique de Poutine est renforcé par le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) pour la déportation d’enfants ukrainiens vers la Russie, accusation que le Kremlin rejette catégoriquement. L’Azerbaïdjan, n’étant pas partie au Statut de Rome fondateur de la CPI, offre à Poutine un terrain de rencontre moins contraint par les pressions internationales.
La visite de Vladimir Poutine en Azerbaïdjan souligne non seulement l’importance croissante de Bakou dans le jeu géopolitique mondial mais aussi la complexité des relations entre les acteurs régionaux. Alors que la Russie cherche à affermir ses alliances dans un contexte de turbulences internationales, l’Azerbaïdjan se positionne comme un partenaire stratégique clé, renforçant ainsi ses relations avec Moscou tout en naviguant dans un environnement géopolitique de plus en plus complexe.