Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a récemment échappé à une motion de censure au Parlement, qui visait à renverser son gouvernement et à provoquer des élections anticipées. Ce vote, bien que non concluant pour l’opposition, marque une étape cruciale dans un contexte de défiance croissante envers son leadership.
Le vote de défiance, qui a eu lieu mercredi, s’inscrit dans une série de mouvements orchestrés par le Parti conservateur, dirigé par Pierre Poilievre, en réaction à la chute alarmante de la popularité de Trudeau. Ce dernier, au pouvoir depuis neuf ans, dirige actuellement un gouvernement minoritaire, fragilisé par des revers électoraux récents et des préoccupations croissantes concernant le coût de la vie.
Selon des sondages, la cote de popularité de Trudeau est passée de 63 % lors de sa première élection à seulement 28 % en juin, alimentée par des inquiétudes concernant le logement et l’inflation. Ses deux récentes défaites électorales à Toronto et Montréal illustrent également la perte de soutien au sein de l’électorat.
Trudeau a maintenu son gouvernement grâce à un accord avec le Nouveau Parti démocratique (NPD), qui s’est effondré début septembre lorsque Jagmeet Singh, son chef, a retiré son soutien, dénonçant le manque de détermination des libéraux. Cette rupture a exacerbé la pression sur Trudeau, incitant Poilievre à initier un vote de censure pour tester la résilience du gouvernement libéral.
Malgré l’absence de soutien de la part des autres partis, notamment le NPD et le Bloc québécois, qui ont tous deux voté contre la motion, le défi lancé par Poilievre a révélé les fissures dans le paysage politique canadien. Le Parti libéral, avec 153 sièges, a voté contre, tandis que les conservateurs, représentant 119 sièges, ont exprimé leur soutien à la motion. Au final, la motion a été rejetée par 211 voix contre.
Pierre Poilievre, en tête de plusieurs sondages nationaux, a incité ses collègues à soutenir la motion en présentant sa vision d’un Canada réformé sous un gouvernement conservateur. En revanche, Jagmeet Singh a critiqué la motion, la qualifiant de menace pour les programmes sociaux essentiels, tandis que le Bloc québécois a préféré maintenir une coopération constructive avec le gouvernement libéral.
Alors que Trudeau continue de faire face à des défis majeurs, sa survie à cette motion de censure est un signe que son gouvernement, bien que minoritaire, n’est pas encore prêt à céder face à l’opposition. Toutefois, la pression continue de croître et les prochains jours s’annoncent cruciaux pour l’avenir politique du Canada. Trudeau lui-même a reconnu la difficulté des temps, affirmant son engagement à continuer de se battre pour les Canadiens, malgré une situation économique précaire et des critiques persistantes sur sa gestion.