Depuis samedi, la Guinée traverse une grave crise d’approvisionnement en essence qui paralyse le quotidien des habitants, notamment dans la capitale Conakry. Plusieurs stations-service sont désormais à sec, tandis que celles encore ouvertes font face à des files d’attente interminables. Les Guinéens, qui dépendent largement des transports en commun, se retrouvent confrontés à un grave pénurie, rendant les déplacements à travers la ville extrêmement difficiles.
Le carburant, jadis abordable, est devenu un luxe inatteignable pour la majorité, notamment dans la commune de Sanoyah, où les prix sur le marché noir oscillent entre 25 000 et 30 000 francs guinéens le litre.
Face à cette pénurie, les coûts des transports explosent, aggravant le quotidien des habitants. Des motards comme Koundouno Raymond témoignent de l’enfer que représente l’approvisionnement en carburant. Les taxis-motos, essentiels pour les déplacements à Conakry, ont vu leurs coûts de fonctionnement augmenter drastiquement. Conséquence directe : le prix des trajets a doublé, passant par exemple de 25 000 à 50 000 francs guinéens pour un tronçon entre Km36 et Coyah.
Les transporteurs, qu’ils soient chauffeurs de taxis ou de motos, se trouvent dans une impasse. Certains dénoncent les contraintes du marché noir, tandis que d’autres subissent une surveillance stricte pour éviter toute augmentation illégale des tarifs. Mohamed Kaba, chef de ligne au Km36, a d’ailleurs imposé des restrictions fermes, interdisant toute hausse de prix sous peine de sanctions immédiates.
L’impact de cette crise dépasse largement les frontières du secteur des transports. L’économie nationale est gravement affectée, les produits de première nécessité voient leurs prix s’envoler, et les citoyens, déjà accablés par des conditions de vie difficiles, subissent de plein fouet les conséquences de cette pénurie.
Pour les Guinéens, l’horizon reste sombre. Si aucune solution concrète n’est rapidement mise en œuvre, le pays pourrait basculer dans une crise sociale encore plus grave, exacerbée par une inflation galopante et une paralysie des activités économiques. Cette crise a des conséquences dramatiques sur la mobilité des citoyens. Le transport public, essentiel pour de nombreux habitants de Conakry, est pratiquement à l’arrêt. Les bus et taxis, déjà peu nombreux en temps normal, se retrouvent dans l’incapacité d’opérer en raison de l’absence de carburant, affectant particulièrement les personnes à faible revenu qui dépendent de ces services pour se rendre à leur travail ou accéder à d’autres services essentiels.
Les autorités guinéennes n’ont pas encore communiqué de solutions claires pour résoudre cette pénurie, et la situation semble s’aggraver chaque jour, à l’approche de la fin d’année. Cette crise intervient dans un contexte déjà difficile pour de nombreux Guinéens, qui subissent de plein fouet les impacts économiques de la pandémie et des tensions politiques internes.
Les files d’attente devant les rares stations-service qui disposent encore de carburant sont un témoignage de l’ampleur de cette crise, avec des milliers de personnes attendant des heures, voire des journées entières, pour se procurer quelques litres d’essence. Cette situation pourrait encore se détériorer si les stocks ne sont pas rapidement réapprovisionnés, menaçant ainsi d’aggraver une crise de mobilité déjà bien installée dans la capitale et au-delà.