La fin d’un contrat entre Naftogaz et Gazprom met un terme au transit du gaz russe par l’Ukraine. Une nouvelle donne qui inquiète voire indigne certains pays d’Europe de l’est, dont la Slovaquie qui menace d’interrompre l’approvisionnement de l’Ukraine en électricité en guise de représailles.
L’Ukraine a souligné l’importance de cet événement, qualifiant l’arrêt du transit de « défaite historique » pour la Russie, qui perd ainsi une part importante de ses marchés européens. En Moldavie, la situation est particulièrement critique, notamment en Transnistrie, une région séparatiste prorusse, où l’approvisionnement en gaz et en chauffage a été interrompu, laissant la population dans une situation difficile.
Pour la Slovaquie, qui dépendait aussi du gaz russe transitant par l’Ukraine, cet arrêt aura des conséquences économiques significatives. Cependant, des pays comme la Hongrie, qui reçoivent principalement leur gaz russe via d’autres routes, comme TurkStream, sont moins affectés.
L’Union européenne, bien que préparée à ce scénario, considère que l’impact est limité, soulignant les infrastructures alternatives et les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) comme des solutions possibles pour remplacer le gaz russe. Toutefois, les tensions géopolitiques liées à cette question restent vives, avec des accusations de « chantage énergétique » de la part de la Russie, notamment en Moldavie.
Dans ce contexte, le prix du gaz européen a atteint la barre des 50 euros le mégawattheure, une première depuis plus d’un an. Si la dépendance du continent s’est nettement réduite depuis le début de la guerre en Ukraine, les Etats situés à l’Est continuent à s’approvisionner fortement auprès de Moscou.
En Moldavie, la situation est particulièrement difficile. Le pays n’a pas pu renouveler son contrat avec Gazprom et, bien que l’Ukraine n’ait pas souffert directement de l’arrêt du gaz russe sur son territoire, la Moldavie fait face à des pénuries d’énergie, avec des coupures d’électricité et un manque de chauffage dans certaines régions. La situation est encore plus complexe en Transnistrie, une région séparatiste prorusse, où l’approvisionnement en gaz et en électricité a été interrompu.
L’Union européenne, bien que mieux préparée grâce à des diversifications d’approvisionnement, ressent néanmoins les effets de l’augmentation des prix de l’énergie, ce qui a conduit à un ralentissement économique dans de nombreux pays. L’UE a mis en place des mesures d’urgence pour contourner cette crise, en augmentant les importations de gaz via des routes alternatives (Grèce, Turquie, Roumanie) et en cherchant à compenser les pertes par d’autres sources d’approvisionnement, notamment le gaz norvégien et polonais.
Enfin, bien que l’Ukraine perde une source importante de revenus (1 milliard d’euros en droits de transit), la perte pour Gazprom est beaucoup plus importante, estimée à 5 milliards d’euros, ce qui marque une importante défaite économique pour la Russie.